vendredi

De l'Art de s'Attribuer les Victoires des Autres


29/03/2008

Un ancien codétenu d'Ingrid Bétancourt raconte:

  • Le 4 février dernier, Luis Eladio Perez, le plus rebelle des otages des Farc, a entrepris la "marche de la liberté". Quelques jours auparavant, dans l’émission "Les voix des otages", sur une radio colombienne, il avait entendu que les Farc annonçaient sa libération ainsi que celle des ex-parlementaires Gloria Polanco, Orlando Beltrán Cuéllar et Jorge Eduardo Gechem. Il n’en a rien cru jusqu’aux dernières heures avant le départ, quand le commandant lui a ordonné d’emballer ses affaires. En sortant, il a vu Ingrid. Après un an de séparation, cinq minutes lui ont suffit pour se convaincre de l’état de santé alarmant dans lequel elle se trouve.
  • La libération de Luis Eladio Perez en compagnie de trois autres otages a été précédée de la remise en liberté de deux otages (Clara Rojas et Consuelo Gonzalez), comme gestes unilatéraux de la guérilla. Puis, Raul Reyes, le numéro deux des Farc, en charge des négociations avec les gouvernements étrangers impliqués dans le processus, a été abattu lors d’une incursion de l’armée colombienne sur le sol équatorien et un autre commandant emblématique a été assassiné par l’un de ses hommes de confiance, infiltré par les services secrets colombiens. Les Farc vont-elles poursuivre ces libérations malgré ces deux coups durs?
  • "Les Farc vont libérer de la même façon Ingrid Betancourt et les trois autres otages 'politiques' qui restent en leur pouvoir. Et le gouvernement colombien devra répondre à ce geste en libérant, en tant que prisonniers politiques, les guérilleros réclamés par les Farc.
source


10/04/2008

Affaiblies, les Farc manquent d'argent
  • L'état-major de la guérilla, qui vient de perdre deux de ses sept membres, pourrait être tenté par un repli stratégique dans la forêt tropicale.

  • Les temps sont durs pour la dernière guérilla marxiste léniniste d'Amérique du Sud. Au-delà de la perte depuis le début de l'année de deux membres sur sept de la direction du mouvement Raul Reyes, tué dans un raid de l'armée colombienne en Équateur, et Ivan Rios descendu par son garde du corps , il semble que les Farc connaissent de plus en plus de difficultés tant militaires que financières. «L'équilibre des forces entre les Farc et l'armée s'est totalement inversée depuis huit ans», explique Antonio Cavallero, analyste politique colombien.
  • Le plan Colombie, largement financé par les États-Unis, a permis à l'armée colombienne d'acquérir de nouveaux avions et de nouveaux hélicoptères. Les effectifs de la police ont considérablement augmenté ce qui a permis son retour dans 200 à 300 villages où auparavant l'administration et l'ordre étaient assurés par les Farc. À la fin des années 1990, la guérilla disposait encore une capacité offensive importante. Les Farc avaient l'habitude de s'installer dans des campements bien aménagés et donc peu mobiles. Ils ne le peuvent plus, les hélicoptères rendant très vulnérables ce type d'installation.
  • «C'est une guérilla du troisième âge. La plupart des cadres ont largement dépassé la cinquantaine, constate Otty Patino, ancien militant du M19, un mouvement qui a abandonné la lutte armée au début des années 1990. Guevara disait toujours que les campements sont les mouroirs des guérillas.» Désormais, les guérilleros sont forcés de se réfugier toujours plus loin dans la forêt et d'être très mobiles. L'un des seuls otages à être parvenu à s'échapper, John Frank Pinchao, a raconté dans un livre les incessantes marches pour échapper à la traque de l'armée.
  • Les enlèvements rapportent de moins en moins

  • c'est la crise idéologique qui mine de façon plus profonde les Farc. «Pour avoir privilégié les activités militaires, les Farc ont abandonné la formation politique
envoyé spécial à Bogota Patrick Bèle dans

26/05/2008
Colombie: après la mort du leader des Farc, une chance pour la paix

  • Avant même la mort par infarctus, confirmée ce dimanche par la guérilla, de Manuel Marulanda, leader des Farc, les forces publiques colombiennes avaient réellement pris l'initiative depuis un an. L'année dernière, les militaires commençaient à pouvoir attaquer les campements de la guérilla de manière un peu plus directe qu'auparavant. La mort du "Negro Acacio", en septembre, avait inauguré cette série de coups de force, quand celle de Reyes, numéro 2 des Farc, démontrait encore plus cette nouvelle capacité militaire. Ces progrès s'expliquent facilement par plusieurs éléments:
    Le premier, et probablement le plus important, est la réforme de l'armée entamée par le président Pastrana (1998-2002).
  • Ensuite, le Plan Colombie a apporté à l'armée des moyens qu'elle n'aurait jamais pu imaginer sans l'aide américaine, principalement en termes de mobilité, élément fondamental pour une lutte contre une guérilla.
  • Le troisième élément est une meilleure coordination de l'intelligence militaire. Au début 2007, le ministère de la Défense a embauché un groupe d'anciens militaires israéliens chargés de compiler et d'analyser les informations des forces publiques. Jusqu'à leur arrivée, l'armée colombienne avait les moyens d'attaquer et la technologie adéquate, mais bien souvent pas la formation. Il est d'ailleurs intéressant de voir que les Etats-Unis n'ont fourni qu'une formation médiocre pour l'utilisation de leur matériel.
  • La politique de "sécurité démocratique" du président Uribe a ainsi commencé à avoir de réels effets, comme le replis de la guérilla. L'armée commençant à démontrer sa supériorité de manière claire, il est normal de voir des pans entiers du groupe armé s'effondrer. Les guérilléros, bien souvent engagés depuis plus d'une vingtaine d'années, ne voient plus de terme possible à leur combat, une victoire devenant impossible. suite...

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