vendredi

France Sarkovision


Télé publique: France Sarkovision
Le chef de l'État veut pouvoir nommer lui-même le président de France Télévisions et annonce la fin de la publicité après 20 heures dès janvier 2009.


Voici ce qu'on pouvait lire hier à la une du journal Libération.
Alors à l'image de cette nouvelle trouvaille, les titres et les articles des journaux français ou non, n'ont pas manqué d'originalité, ainsi on pouvait lire en deuxième page du même journal:

Nicolas Sarkozy, la main sur la télécommande

L’essentiel : Nicolas Sarkozy a rendu ses arbitrages sur France Télévisions : il nommera lui-même le président de la télé publique et la pub s’arrêtera le 1er janvier 2009.

La rumeur a fait hier matin le tour du petit monde des médias à la vitesse d’un Sarkozy au galop. Lors de la remise du rapport de la commission Copé à l’Elysée, le président de la République allait annoncer qu’il démettait le président de France Télévisions Patrick de Carolis de ses fonctions. Allons, allons, on est en démocratie tout de même et le temps de l’ORTF où le pouvoir avait une ligne téléphonique directe avec la télé publique est révolu… Et de fait, Nicolas Sarkozy n’a pas confirmé la rumeur. Il a fait mieux : il a annoncé que, désormais, le président de la télé publique serait «nommé par l’exécutif» . C’est-à-dire par bibi, Nicolas Sarkozy. Ce même Sarkozy qui, recevant en février l’intersyndicale de France Télévisions, avouait benoîtement que son rêve aurait été d’être directeur des programmes, réalise son fantasme. Vrai pote. Un ex-directeur de campagne à la direction de TF1 (Laurent Solly), Alain Genestar patron de Paris Match viré pour une une déplaisante, un ami, Jean-Claude Dassier, à la direction de l’info de la Une, laquelle est détenue par un vrai pote, Martin Bouygues, tout comme l’est Bernard Arnault ( Les Echos), Vincent Bolloré (Direct 8 et des gratuits), Arnaud Lagardère ( le JDD, Paris Match, etc.) et de très gros soupçons d’intervention dans la nomination de Laurence Ferrari à la place de PPDA… Toujours fourré la main dans les affaires des médias, Sarkozy est allé encore plus loin hier : «Les choses doivent être claires, a-t-il martelé, il y a un actionnaire, cet actionnaire nomme le président.» Ça, pour être clair… Même si l’actuel système de nomination par le CSA reflète les majorités présidentielles, là, c’est du jamais vu. La bronca ne s’est pas fait attendre : le «patron [de France Télévisions, ndlr] va être nommé par le pouvoir, et ses financements dépendront chaque année du bon vouloir des gouvernants» , a dénoncé le président du Modem François Bayrou. Le député PS Christian Paul a fustigé un «nouveau modèle français, que Poutine et Berlusconi vont pouvoir bientôt envier» . Seul garde-fou: le CSA pourra donner son avis et une majorité de députés, si elle est qualifiée, pourra s’y opposer. C’està-dire que trois quarts des députés devront être contre le candidat de Sarkozy pour qu’il ne soit pas nommé. Autant dire impossible. Depuis sa décision du 8 janvier de supprimer la publicité sur France Télévisions, Nicolas Sarkozy n’en fait de toute façon qu’à sa guise. Il l’a encore démontré hier en balayant une bonne partie des préconisations de la commission Copé. Il n’en retient que ce qu’il avait lui-même proposé en janvier : une taxe de 0,9 % sur le chiffre d’affaires des télécoms et des fournisseurs d’accès à Internet et une autre sur la pub des chaînes privées. De même, l’indexation de la redevance que Jean-François Copé s’enorgueillissait d’avoir obtenu de haute lutte : elle n’a même pas été évoquée par Sarkozy hier. Aux syndicats de France Télévisions qu’il recevait un peu plus tôt, il a dit en substance : «D’abord on fait la réforme, ensuite, on en discute.» De même, l’idée de la commission de ne supprimer la pub qu’à partir du 1er septembre 2009 après 20 heures a été retoquée par Sarkozy : «Pardon, hein, Jean-François, j’veux pas critiquer, mais le téléspectateur est en droit d’exiger un changement tout de suite.» Va donc pour le 1er janvier prochain, Sarkozy a parlé. La suppression totale de la pub est maintenue pour fin 2011. Porte dérobée. Cette accélération et ces volte-face de Sarkozy ont mis un sale coup au moral des salariés de France Télévisions. L’intersyndicale se déclare ainsi «encore plus en colère» après le discours de Sarkozy : «Toutes les mesures préconisées, tous les chiffres avancés sont remis en cause par Sarkozy. On ne sait plus où on va» , se désole Jean-François Téaldi. Après son entrevue avec Sarkozy, l’intersyndicale a été priée de quitter l’Elysée par une porte dérobée avec interdiction de passer par la rue du Faubourg Saint-Honoré où s’amassaient les journalistes. Drôle de méthode. A 16 heures, au moment de la remise du rapport, des banderoles étaient déployées partout en France sur les sites de la télé publique: «Hold-up sur l’audiovisuel public». Les premières victimes du «braco» devraient être les salariés de la régie publicitaire puisque, dès le 1er janvier, une grande partie d’entre eux va se retrouver au chômage technique.

RAPHAËL GARRIGOS et ISABELLE ROBERTS

Dans les Echos d'aujourd'hui on peut lire:

Levée de boucliers contre la nomination du PDGde France Télévisionspar l’Etat

L’opposition, la presse et lesmilieux culturels critiquent la volonté de l’Elysée de retirer au Conseil supérieur de l’audiovisuel la nomination du PDGde la télévision publique. Les inquiétudes sur le financement n’ont pas non plus été apaisées.

Tollé général après la décision de Nicolas Sarkozy de faire nommer le PDG de FranceTélévisionsparlegouvernement en lieu et place du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). La quasi-totalité des médias et des partis politiques − hormis l’UMP (lire ci-dessous) − fustigeait hier les desseins du président pour les chaînes publiques. Au sein même du gouvernement, une voix s’est élevée contre le projet présidentiel, celleduministred’ouverture, JeanPierre Jouyet : « Ilyaunparfumde Ve République du début qu’il faudraitpeut-êtremieux éviter. Jepréférerais qu’il soit désigné par le Parlement » , adéclarélesecrétaired’Etat chargé des Affaires européennes sur Canal+. « Il est normal que le président soit désigné par un actionnaire, mais aussi qu’il y ait un contrôle par le Parlement », avait-il rappelé.

Depuis ledébutdes années1980, le PDGde FranceTélévisions était en effet nommé, après auditions, par le gendarme de l’audiovisuel. Un gage supposé d’indépendance vis-à-visdupouvoirpolitique. Or ce dernier voit désormais son pouvoir réduit à un simple droit de veto. Hier, le CSA se refusait à tout commentaire. Pourtant, mi-juin, son président, MichelBoyon, avait défendu les prérogatives du régulateur, affirmant que le CSA « paraît compétent pour apprécier l’aptitude du candidat à présider et diriger ce groupe ».

Volonté politique

Mais la volonté politique de changer les règles l’a emporté. Hier, le Premier ministre, François Fillon, a qualifié le processus actuel d’ « hypocrite » . Il n’ « a jamais été indépendant et autonome a-t-il martelé. En revanche, avec le dispositif proposé par Nicolas Sarkozy, ce sera « plus clair et mieux contrôlé, puisqu’ily auraundouble contrôle, celui du CSA et celui du Parlement ». Ce dernier ayant lui aussi la possibilité de s’opposer à condition qu’une « majorité qualifiée » soit réunie, en d’autres termes que trois cinquièmes des parlementaires votent contre. Mais certains juristes s’interrogent sur la constitutionnalité de la mesure. Le Conseil constitutionnel impose au législateur une limite stricte : la loinouvelle doit offrir au citoyen au moins autant de garanties que les dispositions abrogées. Les sages devront donc encore vérifier que le dispositif de Nicolas Sarkozy respecte autant cette libertéquelanomination par le seul CSA.

PourlaministredelaCommunication, Christine Albanel, « il y a suffisamment de verrous et de contrôles pour qu’on ne puisse pas parler de prise de contrôle du pouvoir » . Mais tout n’est pas réglé. Une certaine confusion entoure ainsi le sort réservé auPDGactuel de France Télévisions, Patrick de Carolis. Pour la ministre, ce dernier pourra finir tranquillement son mandat jusqu’en 2010 et ne devrait pas être concerné par le nouveau dispositif, qui en revanche s’appliquera « aux nominations suivantes ». Le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, a en revanche donné une versionopposée au « Monde ». Selon lui, un nouveau PDG sera nommé après l’adoption de la loi.

L’autre faisceau de critiques porte sur le financement futur de France Télévisions. Le manque à gagner provoqué par l’arrêt de la publicité à compter du 1er janvier 2009 se chiffre à 450millions d’euros. Sur le papier, la taxe de 0,9% sur le chiffre d’affaires des opérateurs télécoms (quidevrait rapporter378millionsd’euros) etcellesur les recettes des chaînes privées (80 millions d’euros) comblent le trou. Mais le principe même de cette taxation, combattue par les intéressés, pourrait être remis en question par Bruxelles. Et à France Télévisions on ne sait pas comment seront financés les programmes de qualité qui devront remplacer lapublicité. « Pour2009 et la suite, rienn’est assuré. Tous les chiffresavancés sontremis encause par Sarkozy. On ne sait plus où on va », a déploré l’intersyndicale du groupe public.

Les sociétés d’auteurs (SACD, SCAM, UGS etClub des auteurs) et la Société civile des auteurs-réalisateurs-producteurs (ARP) redoutent déjà un « sous-financement durabl e de France Télévisions ». Reste lapiste de l’indexation de la redevance sur l’inflation, qui devrait rapporter quelquesdizainesdemillions d’euros supplémentaires. Nicolas Sarkozy « est toujours ouvert à cette hypothèse, mais uniquement pour financer le développement futur », déclarait hier l’Elysée à l’AFP.

Le Guardian quant à lui, titre aujourd'hui:

Le Téléprésident: Sarkozy tightens his grip over French state TV

Opposition accuses of ‘Berlusconi-style’ tactics Plans spark warning of return to censorship ‘This is the methodical organisation of propagandist strategy to control the media’

Nicolas Sarkozy’s plans to increase government control over state TV yesterday sparked an outcry from his political opponents who accused him of tightening a Berlusconi-style grip on the airwaves and dragging France back into its dark age of postwar censorship and propaganda.

The French president’s proposed “cultural revolution” for France’s five state TV channels prompted an uproar when he announced that in future, he and his cabinet would appoint the head of French state TV, instead of an independent body.

Sarkozy, known as the Téléprésident, prides himself on his numerous TV appearances, carefully studies his own ratings and has privately confided that he would have liked to have been a TV executive. So it was no surprise that he took direct control of the project to overhaul French state TV. He argued that a government appointment of the head of France Televisions was more “democratic”. This has reopened the festering row over the president’s influence over the media and closeness to his press and TV baron friends who are willing to lean on, censor or even sack journalists who displease him.

Last month, a fresh row erupted after Sarkozy was accused of influencing the appointment of a newsreader, Laurence Ferrari, to the leading private channel TF1, run by one of the his closest friends. Her ousted predecessor was rumoured to have upset the president, who is conscious of his height, by asking if he ever felt “like a little boy in a big boy’s playground”.

The left-leaning daily Liberation yesterday ran a front page headline: “France Sarkovision”. Staff at state TV and radio unfurled banners saying “Television holdup” in protest against any future government appointment of their boss.

“This is the methodical organisation of a propagandist strategy to control the media. It’s low-grade Berlusconi,” said the socialist MP Arnaud Montebourg. “Unlike Silvio Berlusconi in Italy, Nicolas Sarkozy doesn’t have the means to buy the television stations he dreams of. Instead, he has decided to take control of them, with a striking mix of brutality and cynicism,” said an editorial in Le Monde.

The plans sparked warnings of a return to France’s postwar era and the presidency of Charles de Gaulle when government controlled, vetted and censored public media — notably in its heavily repressed coverage of the May 1968 riots which led to journalist demonstrations.

Within Sarkozy’s government, the Europe minister, Jean-Pierre Jouyet warned that the plans had a “whiff” of the de Gaulle era. The media academic Dominique Wolton said it had taken several decades for French TV to emerge from the grip of the state and “depoliticise itself” but it was now going “backwards”.

The culture minister, Christine Albanel, dismissed the criticisms as “absurd” saying there were enough parliamentary “safety checks in place” so it could not be called “a government takeover”.

Sarkozy announced he would scrap advertising from state TV by 2011, beginning with a ban on advertising after 8pm from January. He argued that scrapping advertising would free state TV to be more creative and public service-minded.

The socialist party accused him of handing gifts to his friends in private TV who would benefit from increased advertising.

Angelique Chrisafis Paris Arnaud Montebourg, Socialist MP


Un autre titre non moins signifiant est apparu aujourd'hui sur The irish Times:

Outrage over Sarkozy’s move on state TV job

PRESIDENT NICOLAS Sarkozy has provoked outrage by announcing that he will chose the president of France Télévisions, the public television conglomerate comprised of five stations and employing 11,000 people.

“Public television; France Sarkovision,” was the front page headline of Libération newspaper yesterday, after Mr Sarkozy’s shock announcement late on Wednesday.

“Unlike Silvio Berlusconi in Italy, Nicolas Sarkozy doesn’t have the means to buy the television stations he dreams of,” said Le Monde. “So he decided to take them over; with a striking blend of brutality and cynicism.”

Until now, the head of France Télévisions was named by the High Audiovisual Council (CSA). Though its members are chosen by the president, the council provided a semblance of distance between the chief of state and government-financed television.

Mr Sarkozy justified the move in the jargon of free-market economics: “Things must be clear. There is one shareholder [the state]; this shareholder names the president [of France Télévisions].” L’état c’est moi. Mr Sarkozy behaved “as if public money were his own”, Le Monde noted.

Culture minister Christine Albanel sounded embarrassed when she attempted to defend the measure on French radio and television. Ms Albanel called the president’s self-appointed right to choose the head of public radio and television “democratic”. She said the CSA’s rubber stamp approval, along with the National Assembly’s ability to block an appointee with a vote by threequarters of deputies, guaranteed there could be no abuse of power.

Several commentators said the decision takes France back to the 1960s ORTF, when Charles de Gaulle maintained a direct phone line to the heads of radio and television stations.

The socialist deputy Christian Paul spoke of “a new French model, which Putin and Berlusconi will soon envy”.

On January 8th Mr Sarkozy announced that he would do away with advertising on public television. Faced with widespread accusations that the move was intended to create massive profits for Martin Bouygues, the owner of TF1, France’s leading private station (whom Mr Sarkozy calls “my brother”), the president created the Copé commission, which reported back to him on Wednesday.

Not only will he choose the head of France Télévisions, Mr Sarkozy will also starve public television of funding.

From January 1st,

advertising will be banned from 8pm until 6am, depriving public television of hundreds of millions of euro in revenue. The ban will become total in 2011.

To make up for advertising, which accounts for one third of public television funding, Mr Sarkozy will impose a 3 per cent tax on the huge advertising profits of private channels, and will impose a 0.9 per cent tax on mobile phone and internet operators.

There is widespread speculation that these new taxes will be opposed by the European Commission. And Mr Sarkozy has made no provision for programming to fill the former advertising time, which France Télévisions estimates will cost €400 million.

To an outside observer, Mr Sarkozy appears determined to destroy public television in France. According to L’Express magazine, he last week told Patrice Duhamel, the director general of France Télévisions, “I’m going to break everything, from ceiling to floor! Finished, the comfort and cushy sinecures! It is I who will run this reform, and nobody else.”

Through his friendship with Martin Bouygues, Mr Sarkozy already controls TF1. When he wants to speak on the evening news, the president reportedly calls Mr Bouygues.

Last year the deputy director of Mr Sarkozy’s presidential campaign was appointed deputy director of TF1. Earlier this month Patrick Poivre d’Arvor, France’s best-known news presenter, was replaced by Laurence Ferrari. Ms Ferrari successfully sued two publications that claimed she had an affair with Mr Sarkozy between his second and third marriages. He had reportedly told Mr Bouygues he wanted to see her on the evening news.

The undermining of France Télévisions will be a boon to TF1 and M6, the other leading private station, whose president, Nicolas de Tavernost, is also on familiar tu terms with Mr Sarkozy. L’Express revealed TF1 sent a “white paper” to the Élysée requesting a ban on advertising in public television and authorisation for a second advertising break during films.

Mr Sarkozy has granted both requests, as well as allowing private stations increase advertising from six to nine minutes an hour.

Le Figaro, which is owned by another friend of Mr Sarkozy, arms manufacturer Serge Dassault, more and more resembles the old Soviet newspaper Pravda. Le Figaro reported not one word of criticism of Mr Sarkozy’s decisions and buried the information that the president “clarified the mode of nomination of the president of France Télévisions” on the last page of its finance section.

LARA MARLOWE in Paris

The Wall Street Journal Europe, s'est intéressé à l'affaire publiant un article qui porte le titre significatif:

Sarkozy galls telecoms

Tax to offset ban of ads on public TV touches off a battle

PRESIDENT Nicolas Sarkozy’s proposal to ban advertising from state-owned television channels is touching off a battle with France’s biggest media and telecommunications companies.

Mr. Sarkozy wants to gradually phase out ads from France’s public TV stations, starting in January. To plug the resulting hole in the state media’s budgets, he would levy two new taxes on private broadcasters, such as TF1 SA, and telecom operators, such as France Télécom SA.

Private TV companies slammed the new tax, saying it would essentially force them to subsidize their state-backed competitors. Telecom companies complain that they are being unfairly singled out to shoulder the extra cost for ad-free public TV.

“We’ll fight this by every means possible,” said Maxime Lombardini, chief executive of Internet-service provider Iliad SA, which would have to pay the new tax.

The companies said they now plan to lobby French and European Union politicians against Mr. Sarkozy’s plan, which needs to be drafted into law and presented to Parliament.

In its current form, the proposal calls for a new 3% tax on the advertising revenue of private broadcasters with the aim of raising some OE80 million ($125 million) every year. Another tax of 0.9% will be charged on the revenue of telecom operators and Internet-service providers.

The government estimates public broadcaster France Télévisions will lose about OE450 million in revenue a year by getting rid of ads.

The ad ban represents an effort by the center-right president to burnish his cultural credentials by borrowing an idea that has long been championed by the left in France.

“We need to free public-service television from the tyranny of realtime audience measurement,” Mr. Sarkozy said in a speech at the Élysée Presidential Palace on Wednesday. “It leads state TV to treat viewers like consumers.”

France Télévisions, the main state-owned broadcaster, now gets two-thirds of its annual budget of OE2.78 billion from an annual fee of OE116, levied on all residents in France who own a television. The rest comes from advertising and sponsorship.

Yet the proposal to get rid of ads on public television comes at a time when the entire French media landscape is changing rapidly.

All broadcasters have struggled with deteriorating advertising revenue over the past year, as French people spend less time in front of the TV and embrace new technologies like Internet video.

While U.S. broadcasters have been struggling with these problems for several years, European television stations have been more protected because they have fewer competitors and are often subsidized by states. That now seems to be changing: TF1, the country’s biggest commercial-television station, has seen its share price cut nearly in half in the past year, reflecting investor anxiety over declining ad revenue.

When Mr. Sarkozy first floated his plan in January, he said he wanted France’s public-service broadcasters to focus on quality programs and leave the pursuit of ads to private channels. “Otherwise, what is the point of having public channels?” he said at the time. Under his proposal, ads on public TV would be reduced in January and eliminated completely by 2011.

Explaining his motives, Mr. Sarkozy recalled how, as a child, he enjoyed watching live theater productions that were broadcast on French public television. The president said his proposed ad ban will allow public-service channels to broadcast more culturally ambitious programs such as plays and concerts.

But Bertrand Meheut, the CEO of Canal +, Vivendi SA’s pay-television unit, said Mr. Sarkozy’s plan would set up a perverse incentive because France Télévisions would receive funds even if its viewership declined.

Executives also warn that the move would lead to higher costs for French consumers. Mr. Lombardini said Iliad would have to raise the price of its package of Internet, television and phone services, which now costs OE30 month. “We wouldn’t have a choice,” he said.

By Leila Abboud And David Gauthier-Villars Paris

Pierre Brian
quant à lui, n'hésite pas sur les mots en titrant son article publié dans The National-Business:

Struggling Sarkozy has nothing to brag about

Nicolas Sarkozy had big hopes for France’s turn at the European Union presidency, in the second half of this year.

The French president thought he could cajole his partners into agreeing at least to one or two reforms that he would have called significant and brought back home as his world-class leader diploma. Last year, Mr Sarkozy thought he was off to a good start, when he managed to convince other countries to jump-start the stalled EU constitutional treaty – until Ireland killed that bird by voting the treaty down.

“Sarko” is learning the hard way that the surest way to lead is by example – and the problem is that the French economy will not be a beacon for anyone. There is nothing to brag about.

The government’s own statistics institute forecasts inflation at three per cent this year and growth at a paltry 1.6 per cent – which would put France in the eurozone’s lower tier. Even worse, the government will be trapped by Mr Sarkozy’s decision last year to do nothing about the public finances and budget deficit. According to the top audit body in France, the deficit will this year, once again, approach three per cent of GDP – the threshold which could trigger EU sanctions. This means that Mr Sarkozy will not be able to use fiscal policy to cushion the blow of a global economic slowdown.

There is some irony in seeing a president who campaigned on “rupture”, reform and change trapped in the same predicament as his predecessors. France shows that painful reforms of public spending and the state machine must be undertaken when the going is good.

It is too late when things get tough, but there is no strong incentive to act in rosier times when higher tax revenues give the illusion that deficit-shrinking can be painless. No wonder that the French presidential spin these days is all on foreign trips and his wife’s new album.

“You’re my dope,” she croons in one of the songs. That could be a sign of domestic bliss, but compatriots and the rest of Europe may struggle to feel exhilarated by the “Sarko” treatment.



Fernsehen à la Berlusconi

Un autre titre très symbolique qu'à choisi Rudolf Balmer le correspondant du journal autrichien Die Presse:

FRANKREICH. Das öffentlich-rechtliche TV soll ab 2012 auf Wunsch von Präsident Sarkozy
ohne Werbung auskommen. Gleichzeitig platziert er befreundete Journalisten im TV.

Ein Medienstar und eine Institution: Das ist Patrick Poivre d’Arvor, Sprecher der Hauptnachrichten des französischen Fernsehens TF1. Aber nicht mehr lange. Der 60-jährige Bretone mit schütterem Haar muss nach 20 Jahren TVNachrichten seinen Platz für die 41-jährige Blondine Laurence Ferrari räumen. Sie ist eine renommierte Journalistin und soll mit Ausstrahlung und Know-how die TF1-Informationssendung stärken, die zuletzt massiv an Einschaltquoten verloren hat. Nichts also wäre normaler als ein personeller Wechsel – und Generationenwechsel. „PPDA“, wie der Zwangspensionierte in Frankreich heißt, spricht von einer „politischen Kündigung“.

Denn die Tatsache, dass in den Wochen und Tagen zuvor Staatspräsident Sarkozy Ferrari als seine Wunschkandidatin für den Posten bei TF1 bezeichnet hat, macht die Nomination suspekt. Zu oft hatte sich Sarkozy in der Vergangenheit, als Minister, als Präsidentschaftskandidat und seit seiner Wahl ins Elysee,´ in die internen Angelegenheiten der Redaktionen eingemischt, manchmal direkt per Telefon oder indirekt dank seiner persönlichen Beziehungen zu den privaten Medienbossen Martin Bouygues, Arnaud Lagardere,` Bernard Arnault, Vincent Bollore´ und Serge Dassault, die zu seinem persönlichen Freundeskreis gehören. Diese zögerten nie, ihm einen kleinen Gefallen zu tun.

In Buchform erzählt z. B. der frühere Chef des Magazins „Paris Match“, wie er von Lagardere` gefeuert wurde, weil er 2005 die Fotos von Sarkozys damaliger Gattin Cecilia´ an der Seite ihres Liebhabers (und heutigen Ehemanns) Richard Attias veröffentlichte.

Um Konflikte und Sanktionen zu vermeiden, die peinliche Proteste auslösen, zieht es Sarkozy vor, seine Leute zu platzieren. Sein Ex-Kampagnenleiter Laurent Solly wurde in die Generaldirektion von TF1 als Leiter der Satellitensender ernannt. Neuer Informationschef bei TF1 und dem Nachrichtenkanal LCI wurde dank wohlwollender Förderung ein Aktiv-Mitglied der Regierungspartei UMP, Jean-Claude Dassier.

Agentur soll PR-Meldung übernehmen

Sein Vorgänger Nicolas Beytout, ebenfalls erklärter Sarkozy-Anhänger, wurde Chef der von Bernard Arnault gekauften Wirtschaftszeitung „Les Echos“. Sarkozy teilte den Redaktionsmitgliedern den Namen ihres künftigen Redaktionsleiters vor allen anderen persönlich mit. Die Presseagentur Agence France Presse ersuchte er, die Regierungsmitteilung unredigiert zu übernehmen.

Weit einschneidendere Folgen aber hat sein Beschluss, dass die öffentlichen-rechtlichen Sender ab 2012 ohne Einnahmen aus der Werbung, aber auch ohne Erhöhung der Gebühren von 116 Euro finanziert werden müssen. Den privaten TV-Unternehmen bewilligt er hingegen eine zweite Werbeunterbrechung in Spielfilmen. Als Generaldirektorin der Holding der öffentlichen Sender sähe er gerne Christine Ockrent, Gattin von Sarkozys Außenminister Bernard Kouchner.

Die neue Art der Finanzierung lässt die Beschäftigten des Öffentlich-Rechtlichen befürchten, dass sie künftig nur noch in pädagogischen, kulturellen oder regionalen Nischen arbeiten werden. Zeitungen und Opposition kritisierten Sarkozys Plan am Donnerstag als Angriff auf die Unabhängigkeit der Medien. Einige verglichen ihn mit Italiens Premier und Medienmogul Silvio Berlusconi.

800 Millionen Euro kompensieren

Wie von Sarkozy angeregt, schlug eine parlamentarische Kommission unter Leitung von UMP-Fraktionschef Jean-Francois¸ Cope´ Mittwoch in einem Bericht vor, die Einnahmenausfälle von France-Tel´ evision´ durch eine zusätzliche Besteuerung der Werbeeinnahmen der Privatsender sowie der Mobiltelefon- und Internetanbieter teilweise zu kompensieren. Dazu wären pro Jahr geschätzte 800 Millionen Euro nötig.

Fest steht: Direkt oder indirekt müssen die Konsumenten mehr fürs TV bezahlen. „Die Karten sind gezinkt. Unter dem Vorwand einer Reform der öffentlichen Sender werden die privaten Unternehmen gestärkt“, kommentierte die sozialistische Abgeordnete Aurelie´ Filippetti, die die Cope-´ Kommission unter Protest verlassen hat.


En somme, une presse qui ne digère pas les réformes sarkovisionnaires, en ne mâchant bien sûr pas ses mots !
Ainsi, on l'a vu, les réactions de la presse n'ont pas du tout été tendres ni envers les idées de Sarkozy, ni à son égard d'ailleurs.

Comment va-t-il se rattrapper cette fois-ci le petit Nicolas?
La vitesse avec laquelle on saura la réponse, ne tardera sûrement pas à venir au galop, ce qui n'est d'ailleurs pas étonnant : le petit Sarko a encore plus d'un tour dans les talonnettes!


mercredi

Racisme et violence en Israël: lorsque anti-arabe ne veut pas dire anti-sémite !

Racisme et violence en Israël

'I kicked the Arab, I stepped on his head'

Dozens of teenage boys from Jerusalem received the same ICQ message: "We're putting an end to all the Arabs who hang out in 'Pisga' [Pisgat Ze'ev] and the mall, whistle at the girls, curse, threaten little kids. Anyone who is Jewish and wants to put an end to all that should be at Burger Ranch at 10 P.M., and we'll finally show them they can't hang in our area anymore. Anyone who is willing to do that and has Jewish blood should add his name to this message."

It would have been difficult to choose a more cynical date on which to send out such a message: Wednesday, April 30, the eve of Holocaust Remembrance Day. Dozens of boys arrived at the meeting place in the Pisgat Ze'ev shopping mall. They streamed in from all parts of the capital, some on foot, some by bus and some driven in by parents. Equipped with knives, sticks and clubs, they all had one purpose: to do harm to Arabs for being Arabs.

At the entrance, the gang encountered two boys from the Shuafat refugee camp, who had come to shop for clothes and didn't know the mall had closed early for Holocaust Day. The day's end saw the two battered, bleeding and stabbed, and at Hadassah University Hospital in Ein Karem.

A few days ago, an indictment was submitted to the Jerusalem District Court against 11 of the attackers - teenage boys aged 15-19. Their testimony indicates the attack was perpetrated in a society in which violence against Arabs is seen as a legitimate and necessary means by which to restore Jewish hegemony to the neighborhood.

"I study in Pisgat Ze'ev at the Teddy Kollek School," Rafael (his and all the other teens' names have been changed), 15, told police. "Last Tuesday began as an ordinary day. School. I returned from gym and on my way to class, I overheard some guys saying that tomorrow we would be meeting in the mall to fight the Arabs. I went home and like every day, logged on to the computer and connected to ICQ ... After I talked with some people for half an hour, they sent me a message that tomorrow, on the eve of Holocaust Remembrance Day, we would meet at 10 P.M. to fight the Arabs who whistle at the girls and harass little kids. I sent the message to one person."

Another teen, Yaron, said in his testimony: "I received a message on ICQ on the Thursday before ... The day came and at 8:30 P.M. I went to my barber in Pisgat Ze'ev, Kobi Ben Haim, for a haircut. After Kobi finished cutting my hair he said, 'Yalla, in another hour and a half we'll screw the Arabs.'"

Ill-fated day

At the same time, in the Abu Kamal home in Shuafat in northern Jerusalem, 18-year-old Ahmed was preparing to go out. "He told me he wanted to buy clothes," said his father Jemal. "I heard that in Pisgat Ze'ev there's a mall, that it's like Jaffa Road, inexpensive. I said to him, 'Great, go, why not?'"

Ahmed is the second of 12 children. "He saw that I was having a tough time and that he had to help me, and since then he's been working as a janitor in the Shaare Zedek Medical Center. My child is calm, none of us has a police record. We have Jewish and Arab friends, we have nothing against anyone and people in the village respect us."

Toward evening, Ahmed left his house and when he arrived at Pisgat Ze'ev he met another teenager from the refugee camp, 16-year-old Walid. "The little Arab," as the Jewish boys described him during their interrogation, used to walk around the area looking for jobs. When he met Ahmed that evening they decided to continue together to the mall.

In his testimony to the police, Walid said: "We were on the way to the mall to buy clothes. We arrived at about 7 P.M. When we wanted to go inside, the guard told us that everything was closed and only the clinic was open. We left the mall, entered the nearby gas station, bought food and sat in the park near the mall until 9 P.M. We were planning to return home, and on the way back we saw a big crowd near the mall."

When Ahmed and Walid sat down to eat, the Jewish boys began to gather near the local Burger's Bar restaurant. Rafael told police: "In the evening I took a knife from my room. I put the knife in my pocket and went out into the street."

What did you know was about to happen?

Rafael: "A fight with Arabs ... I wanted to see what was happening there."

Why did you come with a knife?

"I go everywhere with a knife. If someone wants to buy it, I'll have it to give to him ... The knife is always with me and it doesn't make any difference if there's a violent activity or not. It was with me from the morning."

You go to school with a knife, too?

"Yes. Always one."

Rafael arrived at the meeting point with his friend Shlomi, 15. "Like a retard, I argued with him for about an hour to give me the knife. In the end I took the knife ... Its handle is the size of three fingers, even less. One of those stupid little ones, just a knife," he said in his interrogation.

The group waited for a long time at the spot, but nothing happened. "We waited for about two hours, everyone with wooden boards, bats, not a single Arab passed by," said Shlomi.

At this point, the boys decided to move to a more strategic location, opposite the entrance to the mall. Unfortunately for the two friends from Shuafat, they had to pass the mall on the way back home. "When we passed by," Walid said in his testimony, "a guy came over to us and told us to come over to him. He called his friend, pointed to me and said to him, 'Is this the guy that made trouble?' His friend said no."

According to the police, the two young men who spoke to them were Liran Asraf, 18, and another boy, Shaul, 15. Shaul told police: "We waited for about 15-20 minutes and two Arabs arrived. I approached the big Arab and spoke to him, asked whether he was hitting on the girls. And then I threw a lit cigarette between the shoulder and neck of the big Arab. He looked at me, wanted to kill me. His eyes popped out and then he kept looking, and suddenly all the kids attacked the little one. They simply pushed him against the railing and stepped on him."

Why did you throw the lit cigarette at the Arab?

Shaul: "Because he hit on the girls. Because the Arabs hit on the girls."

Did he start fighting with anyone?

"No. The fact is, the first time I saw those Arabs was at the mall."

Who was with you and what did each one do?

"I'm asking you not to show them I'm talking about them, because afterward they'll call me an informer. What I saw was feet and jumping. The ones who were there were Rafael and his brother Naor. Yaron, who had a stick, hit him between the ribs or the head, I don't remember exactly. Uzi jumped on his body. I more or less saw that they all jumped, kicked, stepped on him, on the Arab. The kid was a trampoline and punching bag. That's it. I swear to you that I cried a little on the side. And then the police came and all of them ran away like ants. If the police hadn't come after five minutes, that boy would have been done for. I came back after three or four minutes to see what was happening with him and I heard him shouting 'Mother, Mother.'"

What happened with the big Arab?

"I didn't look at the big one. Only at the little one because there were about 80 kids there."

"I saw that everyone was beating the little one severely," said Shlomi in his interrogation. "I swear to you I don't know how he survived it. He's 17, but he comes up to my stomach. The way he was pushed against the railing and the blows he got, I don't know how the boy is alive. Anyone who tells you that he didn't do anything is a liar."

Walid only remembers that "a gang of kids, more than 80, pounced on us and they had clubs and knives in their hands and they attacked us. All I remember now is that I passed out and woke up in the hospital."

While the boys were beating Walid like a punching bag, Ahmed was stabbed in the back. According to the indictment, those who stabbed him were Naor and his brother Rafael, who took the knife from his friend Shlomi.

"I walked toward the mall," Ahmed told Haaretz. "But I didn't go inside, I passed by the entrance to the plaza and there was a large group of guys there, they were just standing there and I walked among them at the side of the road. I heard them talking among themselves and they said something like, 'Is it them? Is it them?' and then someone stabbed me in the back with a knife, threw me down and continued to beat me. One guy bit my ear. I don't know how I managed to get up, but I got up and ran away. They chased me and threw stones. I continued to run and started to lose my breath because of the injury and the running, until I couldn't go on."

Shlomi told police he had tried to stab Ahmed, but he said his "stupid little" knife broke. "When the Arabs came and they started beating them, like an idiot I got near his leg and the knife broke and nothing happened to the boy, not even a hole. You can even check his legs."

'Holes in his back'

What part did brothers Naor and Rafael play in the incident?

Shlomi: "Naor stabbed the big Arab ... The Arab was standing, Naor was behind him, the Arab started to advance and Naor came at him with a kitchen knife with a black handle and afterward I saw the Arab running with holes in his back and his whole jacket was full of blood. I saw it clearly."

Naor denied these things in his interrogation and claimed, "I gave him two kicks and ran away. That's all."

Another boy who was present, Ya'akov, 16, said in his interrogation that "these were two groups that split up. Each one attacked a different Arab, but most of the chaos was where I was looking. At least 20 kids hitting and lots of others, 100, standing on the side ... I saw one heavy one, a fat face with a beard and stubble, he was holding a board like a construction board, 60 centimeters long. I heard someone, I couldn't tell who, saying 'Move for a second, move,' and then he came and hit the Arab on the head with the stick. The Arab held his head after a second and shouted 'ay'... Aside from the stick, I saw that they punched him hard, hit him. And then he started running toward the gas station."

What did you do?

Ya'akov: "Nothing. I won't lie to you. I didn't touch them. I only watched along with others who were hitting."

Did any of the minority group members attack anyone?

"What do you mean by minority group members?"

Arabs.

"I didn't see them attacking anyone. The truth is they couldn't because of the large number of kids who were there."

Why did it happen?

"Probably because they're Arabs. What else could it be? Before it happened they sent me a message on ICQ that anyone who's a real Jew should come at 10 P.M. on Holocaust Day to the Burger Ranch at Pisgat Ze'ev. I saw from a distance there were a lot of people and then I remembered the message and I went to see what had happened."

Kobi Ben Haim, the barber who according to Yaron's testimony exulted at the opportunity "to screw Arabs" said in his interrogation that he "went down with a friend of mind for a stroll after work ... I approached the place where the fight was going on and then he [Ahmed] punched me. I said to him, 'What are you doing? What are you doing?' And then I punched him in his left arm and kicked him on the left side of his face and arm."

Why should the guy punch you if you don't know him and have no quarrel with him?

Ben Haim: "I don't know. Maybe because the people had jumped on him and he thought that I jumped on him. Ask him that, not me."

The group beating of the two teenage boys ended only when a police van approached the site by chance. The boys left Walid lying on the road bleeding, and fled. Ahmed, who managed to escape, says, "I began to try to ask for help and I couldn't find people I could talk to, because I don't speak Hebrew. Until in the end I saw someone who spoke Arabic and asked him to call an ambulance, and he called and ordered an ambulance that came and took me."

The log of Magen David Adom emergency services and the hospital emergency room describe the events laconically: "Manner of transportation to the incident: urgent," "wounded after a fight," "temple pulse: 104," "hematoma under right eye," "shortness of breath," "stabbed by a knife in two places on the back part of the chest cavity," "cut in the right ear lobe," etc.

Meanwhile, at his home in Shuafat, Jemal Abu Kamal had difficulty falling asleep. "I waited for Ahmed to come home, I didn't really sleep," he says. "At almost 1 A.M. I heard the phone ring. I got up and went immediately to look and I saw the boy wasn't in his bed. I said 'God forbid, something happened. Maybe something happened to the boy.' I answered the phone and they said, 'Shalom, we're speaking from Hadassah Ein Karem. Your son is such and such.' I, in such a situation, my heart fell. I said, 'What happened?'

"They brought an Arab doctor to the phone who told me, 'Don't be frightened, but you have to come.' I asked how the boy was doing. He said, 'Come to us, with God's help it will be all right.' I went crazy. I went to the fifth floor and there I saw they were helping him, they had opened places in his stomach in order to take out blood and air."

At the same time, the boys suspected of the attack began to return home. In an examination of the phone records of those involved in the affair the police discovered among other things the following messaging between two of them, from 4:40 A.M.:

"Bro, did you see what happened yesterday?"

"Yeah, yeah bro, I kicked the Arab. I stepped on his head."

"Hahaha. Yes, aha."

"Bro, speak to everyone, we'll do another one like that!!"

"To make it short, the police came. Balagan. Wait for a month, so things will calm down, we'll do another one. Now keep quiet bro, don't talk about it, so nothing will be spilled to the police, you know."

"Aha, okay bro."

"Never mind, soon there'll be another one."

Boredom and violence

To identify the attackers, the police investigators from the juvenile division of the Zion district used footage from security cameras at the mall. The suspects turned out to be "ordinary" boys, without criminal records, who study at well-known schools in the city. Some said their participation in the incident was a result of peer pressure. "Because of that pressure, you either have to join them or fight with them," says a boy of 15, who is friendly with the teens but who wasn't involved in the incident. "Nobody wants to be a social outcast and fight with them all the time, so you join them. Apparently they were bored, because there really isn't much to do."

Only few of the accused expressed sorrow and regret. "It's strange, because it wasn't planned," said Shlomi. "I didn't come to hurt anyone, but things developed. You see a lot of people there and that's it. I came there like some kind of idiot. I'm sorry and I want to continue studying. That's my future."

Superintendent Eyal Goren, who is in charge of the investigation, says they soon discovered this was not another case of routine juvenile violence but an unusual incident of racist-nationalist proportions. "In Pisga, there are occasionally unpleasant encounters between minority members and Jewish youth. There are incidents of violence, harassment on both sides, but we have never seen this kind of organized activity," says Goren. "The incident was very violent and unusual. The preliminary organization is unusual, the fact that people who don't necessarily know each other came there, and that the younger ones were those who committed the more serious crimes."

Who was behind the first ICQ incitement? Attorney Rafi Merkavi, who represents brothers Rafael and Naor, says the message was sent out on the Web site of an extremist right-wing group associated with the Beitar Jerusalem soccer team. Goren insists that no connection was found with Beitar members and he refuses to say whether the police succeeded in discovering the source of the message.

During the course of the investigation it turned out that many had received another ICQ message, similar to that received before Holocaust Day, which called on them to gather for the same purpose on the eve of Memorial Day. During his interrogation, Shaul said, "I heard a rumor that on the eve of Memorial Day there would be a meeting, the same thing again, to hurt Arabs. I knew the police would figure it out, but I didn't think they would get to me and surprise me." Shlomi said, "There are going to be 200 kids there because they're going to fight with Arabs again. If you don't stop it now it will be a regular thing." Goren says that the investigation prevented the additional attack from occurring.

Two days ago, the Supreme Court decided to release all those who remained in custody to house arrest. Attorney Reuven Hamburger, who is representing Liran Asraf and Shaul, says the suspects have to go back to school. He says that "keeping these boys at home with nothing to do is the thing that is liable, God forbid, to lead to another incident."

Attorney Yehuda Shushan, who represented three of the accused during the proceedings, said that "there is no doubt that this incident must be dealt with from an educational point of view, but at the same time each suspect should be judged according to his individual level of involvement."

Anat Asraf, Liran Asraf's mother, says her son is the victim. "My son has no criminal record and happened to be there out of curiosity, like 200 other children. In two and a half months from now he is supposed to be drafted and to serve the country. We did not educate our children in 'underground racism' as the police presented it, but to stick on the straight and narrow. He was overcome by curiosity. I think that he was arrested without any wrongdoing on his part."

Two Arab boys ended up in the hospital.

Asraf: "Look, I'm not in favor of it and we always told the children that if they see something, even between one Jew and another, they should stay out of it. But my son is a victim of the state. Why? Because they came and pulled him out of the house in a way that I don't know how to describe to you. How does an investigator come and inflict a police record on such a boy? A wonderful boy, a good boy. They've stigmatized him. To what extent can you incriminate a group of children without proof?"

Doesn't it bother you that Liran went to look at Arabs being beaten up?

"We didn't know, and had we known I promise you that I wouldn't have let him leave the house. The judge said: 'Where were the parents?' Really, if a child says that he's going to a party, do we know where he's going? One mother told me yesterday that her son told her he was going to see a film about the Holocaust."

Rafael and Naor's father is concentrating on keeping his family together. "It's very difficult for us. I'm trying to preserve the family unit somehow."

Can you understand where it came from?

"The incitement to gather some 150 children near the mall was horrifying, and that's what convinced them to come there and try to 'clean up' the neighborhood. I understand that the police have yet to discover who spread the message. Had there not been a message, you wouldn't have seen a single child in the street. There are a lot of problems in Pisga and in my opinion they're sweeping them under the rug. There isn't a week when something doesn't happen here. To my great regret, it happened on the least suitable day. Without any relation to the trial, we for our part are trying to find therapists who will treat both the children and us as parents."

The Pisgat Ze'ev mall is in the heart of the Jewish neighborhood that was built in the mid-1980s in northern Jerusalem, beyond the Green Line, and about 50,000 people live there now. Jews and Arabs, secular and religious sit in cafes and shop at the supermarket and other stores. One of the store owners said that "60 percent of the mall's revenue comes from the Arab population."

Still, you won't hear many people condemning the attack on the Arab teens here. "This is a Palestinian mall," says a 15-year-old sitting with his friends on a stone bench in front of the mall. "About 90 percent of those who enter it are Arabs."

Under threat

The female security guard at the entrance to the mall says that "Arab children or teenagers come here, go up to the top floor and spit down. Sometimes they whistle at the girls, harass them."

Next to her sits a man in his twenties. Until recently, he worked as a security guard in the mall and he is very familiar with the neighborhood. He heard what happened here on the eve of Holocaust Day and doesn't hide his satisfaction. "The police don't do anything and the time has come for someone to take the law into his own hands. It's a very good thing."

He describes incidents when Arabs beat up Jews and nothing was done. "Look, here," he says, pointing at a bus stop. "About seven kids asked a Jew for a cigarette. He didn't give it to them and they beat him up. Whey aren't they tried? Why aren't their pictures identified by security cameras?"

Attorney Merkavi, formerly the chair of the Pisgat Ze'ev Community Administration and presently a member of its board of directors, explains: "It's impossible to divorce what happened from the fact that something happened around this plaza. It bothered them that the Arabs would come and hit on the girls here. There's the fear that these girls will be enticed. They give them cigarettes and who knows if it doesn't go further than that?"

So it's a hormonal thing?

Merkavi: "Yes. They don't want the Arabs to come and hit on the Jewish girls. Who knows what else develops there."

Do you want to stop them from hitting on the girls?

"Yes. That's the point, because that's what incites this plaza. At the same time, we're working to explain that it's forbidden to take the law into one's own hands and to conduct such a pogrom."

Can't the girls decide for themselves if they're willing to have someone hit on them?

"Listen, that's dangerous. These are girls aged 15-18. I don't have to explain to you what temptations there are."

Does it bother you?

"My personal viewpoint is less important. It's important to me to conceal my viewpoint, especially as a lawyer."

Last Monday, 11 P.M. Three young men sit on a dark staircase in Pisgat Ze'ev and talk. The photographer and I ask to speak to them. It's hard to mistake the smell of marijuana wafting from their direction. I introduce myself as a journalist and they ask to see my ID. Afterward, one says his sister can't walk in the street without Arabs whistling at her. Another says he advises his younger brother not to walk by himself in Pisga, for fear that he'll be attacked by Arabs.

The three are well versed in the affair, leaving almost no doubt they are connected to the gang. They know the names of all the suspects and their lawyers and when exactly each legal proceeding took place. Suddenly they notice my recording device and become belligerent. Under threat, I am forced to let them hear the last recording to make sure they weren't taped. I erase the recordings, but they aren't satisfied. The photographer wants to call the police, and within seconds one starts chasing him.

"Catch him," he shouts to the other two. They obey, grab me, kick me and throw me onto the stone plaza. "Yalla, get out of here," they shout at us, adding a hard kick for good measure.

Now all that's left is to imagine how Ahmed and Walid felt when they were attacked not far from there by dozens of boys.

Abu Kamal says his son is in very bad shape. "He got a blow to the head and now he gets up three or four times a night. He's afraid, sometimes he cries. He was emotionally damaged and that's the worst kind of damage. Now his condition is not so good and I can't leave him. I'm afraid he'll get up and throw himself out of the window at night.

"I have a lot of Jewish friends," he explains. "And until now I've been telling my children that a human being is a human being. This is a small place and we have to live together. Now I tell him not to be afraid, that it happens, that even among Jews there are such things, that God has written this down. It's little people who did this, maybe they have an illness. But he's afraid and I don't know what to do."

Uri Blau
Haretz


Le discours de Sarkozy à la Knesset

Le discours prononcé par Nicolas Sarkozy à la Knesset le 23 juin 2008 à Jérusalem:


Monsieur le Président de l’Etat d’Israël,
Madame la Présidente de la Knesset,
Monsieur le Premier Ministre,
Monsieur le Chef de l’Opposition,
Madame la Présidente de la Cour Suprême,
Mesdames et Messieurs les membres de la Knesset,


Il y a entre Israël et la France une amitié profonde qui a résisté depuis 60 ans à toutes les turbulences de l’Histoire. Cette amitié, elle n’est pas seulement due à la vitalité de la communauté juive de France et à la vitalité de la communauté francophone d’Israël qui forment comme un pont entre nos deux pays. Cette amitié est due aussi à quelque chose de plus profond.

Cette amitié est due à la manière dont le judaïsme a influencé, a nourri, a enrichi la culture française, à l’inspiration que les Pères fondateurs d’Israël ont puisée dans les valeurs de l’universalisme français. Cette amitié est due aux liens étroits économiques, scientifiques, culturels, techniques, intellectuels, mais aussi tout simplement humains que nos deux peuples si bien ont naturellement su tisser ensemble.

Cette amitié, je suis venu la renouveler, la renouveler solennellement au nom du peuple français et je me réjouis de voir avec quelle chaleur, avec quel élan fraternel le peuple israélien y répond.

Je voudrais vous dire que c’est pour moi une très grande émotion que de prendre la parole aujourd’hui, ici, à Jérusalem, ville trois fois sainte, sainte pour les juifs, sainte pour les chrétiens, sainte pour les musulmans. Je mesure le très grand honneur que vous faites au Président de la République française de pouvoir s’adresser à votre Assemblée qui est le symbole, et je l’ai vu il y a quelques instants, d’une des plus authentiques démocraties du monde.

Je souhaite que dans tous les parlements du monde, on puisse interrompre un orateur au nom de la liberté d’expression. C’est cela la démocratie israélienne. Mesdames et Messieurs les membres de la Knesset, à travers vous, je voudrais m’adresser à tous les Israéliens, les Israéliens dont les ancêtres pendant des siècles ont espéré qu’un jour, il y aurait à nouveau une nation juive. Une nation juive qui serait comme toutes les autres nations, libre, libre enfin de choisir son destin, libre enfin de décider par elle-même.

Je veux m’adresser au peuple d’Israël qui a choisi la démocratie et la liberté, et qui ne doit la démocratie et la liberté, peuple si courageux d’Israël, qui ne doit la liberté et la démocratie à personne d’autre qu’à lui-même, à son courage, à son énergie, et à son intelligence. Si vous ne l’aviez pas voulu, personne ne l’aurait voulu à votre place. Il faut avoir l’honnêteté et le courage de reconnaître cela. Mais, à travers vous, je voudrais m’adresser, à tout le peuple juif, peuple juif, si longtemps sans terre, sans institutions politiques, mais peuple juif partageant la même attitude morale, la même conception de la vie, la même tradition, la même foi, la même espérance, peuple juif que ni la violence, ni la haine n’ont pu faire renoncer aux valeurs universelles que les prophètes d’Israël ont enseignées à tous les hommes.

Aucun exil, aucune épreuve n’avait pu arracher du coeur du peuple juif le souvenir de la Terre promise. Et après 19 siècles, chacun au sein de ce peuple dispersé sur toute la terre se disait encore : « je suis juif, parce que, né d’Israël, et l’ayant perdu, je l’ai senti revivre en moi, plus vivant que moi-même ».

Au nom du peuple français, je veux dire mon amitié et mon respect à ce grand peuple d’Israël qui a accompli la promesse que tous les Juifs depuis la dispersion se transmettaient de génération en génération de revenir en « ce lieu où naquit le peuple juif, où se forma son caractère spirituel, religieux et national ».

Il y a donc 60 ans, il y a donc 60 ans, chère Simone, des femmes et des hommes dont le caractère s’était forgé au travers des pires épreuves de la vie, proclamèrent « la fondation de l’Etat juif dans le pays d’Israël ». Herzl avait dit « si vous le voulez ce ne sera pas une légende ». Ils le voulurent et la résurrection d’Israël cessa d’être une légende pour devenir une réalité.

Je veux dire mon admiration pour ces femmes, pour ces hommes d’exception qui voulaient un Etat où seraient assurées « une complète égalité des droits sociaux et politiques pour tous les citoyens, sans distinction de croyance, de race, ou de sexe », « la pleine liberté de conscience, de culte, d’éducation et de culture », « la sauvegarde et l’inviolabilité des Lieux Saints et des sanctuaires de toutes les religions ».

Oui, je veux dire mon respect pour l’idéal qui les animait. Le rêve qu’ils poursuivaient était grand, parce qu’il était nourri par des siècles d’attente et par l’horreur qu’on lisait encore dans le regard halluciné des rescapés des camps d’extermination.

Croyants ou non croyants, chacun d’entre eux, ce jour-là, ne put sans doute s’empêcher de se remémorer la parole biblique que tous les Juifs au monde n’avaient jamais cessé d’apprendre à leurs enfants : « Et l’Eternel dit à Moïse : Monte sur cette montagne et regarde le pays que je donne aux enfants d’Israël ».

Mais l’Etat d’Israël ce n’est pas seulement l’accomplissement d’une promesse qui a toujours été au coeur de l’identité juive. L’Etat d’Israël ce n’est pas seulement un retour aux sources. L’Etat d’Israël ce n’est pas seulement l’expression d’une nostalgie. L’Etat d’Israël ce n’est pas seulement la tentation de ressusciter un passé révolu. L’Etat d’Israël c’est un Etat moderne, tourné vers l’avenir. C’est un Etat, permettez à un ami de le dire, à la fois national et tourné vers l’universel.

Car c’est un Etat qui n’appartient pas seulement, l’Etat d’Israël, à ses citoyens, mais aussi à tous ceux qui dans le monde se reconnaissent comme les héritiers du judaïsme.

Au milieu du malheur, ils n’ont jamais cessé d’espérer en un monde meilleur. Pour eux, il fut d’abord la preuve que cette espérance n’était pas vaine.

« Je ne revendique jamais mon origine juive que dans un cas, disait le grand historien français Marc Bloch : en face d’un antisémite ». A ceux qui doutaient du patriotisme de Marc Bloch, ce grand savant qui mourra assassiné par la Gestapo après avoir été torturé, Marc Bloch répondait simplement, comme auraient pu le faire tant d’autres : « Moi, Marc Bloch, mon arrière-grand-père fut soldat en 1793 ; mon père en 1870 servit dans un Strasbourg assiégé. Moi, Marc Bloch j’ai été élevé dans le culte de ces traditions patriotiques dont les israélites de l’exode alsacien furent toujours les plus fervents mainteneurs ; et la France dont certains conspiraient volontiers à m’expulser aujourd’hui et peut-être - qui sait ? - y réussiront, demeurera toujours pour, Marc Bloch, quoiqu’il arrive, la patrie dont je ne saurais déraciner mon coeur. »

Ainsi parlait ce grand français, ce grand Juif, assassiné par la Gestapo, qui fait honneur à l’histoire de la République française. Ils sont encore des millions, des millions de Juifs aujourd’hui dans le monde qui éprouvent comme Marc Bloch, un attachement charnel à la patrie dont ils ont appris la langue, la culture, respiré l’air depuis l’enfance. Mais leur coeur ne peut pas rester insensible au destin d’Israël.

Parce que le destin de chaque Juif est lié au destin de tous les Juifs.

Parce que le fait qu’il y ait un Etat juif dans le monde dont la réussite soit aussi éclatante est pour chacun d’eux une source de fierté et de dignité.

Parce que chacun éprouve au fond de lui le sentiment que l’Etat d’Israël est le moyen par lequel le peuple juif peut de nouveau devenir acteur de sa propre histoire au lieu de la subir.

Parce qu’en Israël, le judaïsme ne se définit pas par rapport à l’antisémitisme.

Parce que pour chacun, Israël est le foyer, où il sait qu’il pourrait se réfugier si par malheur un jour il n’avait plus nulle part où aller.

Parce que pour tous, Israël est le seul endroit au monde où il est sûr que l’on n’obligera jamais les Juifs à porter une étoile jaune, où l’on n’interdira pas aux Juifs de prendre l’autobus, de fréquenter les cinémas et les théâtres, d’occuper certains emplois, qu’on ne les obligera pas à habiter des quartiers pour les Juifs, à n’aller que dans des restaurants, des magasins, des écoles pour les Juifs.

L’Etat d’Israël est une réponse à l’interrogation angoissée que la petite Anne Franck a noté dans son journal : « j’ai espéré que ce pays deviendrait ma patrie, à moi l’apatride ; je l’espère encore ».

C’est une réponse à la prière de Rutka, la petite juive polonaise : « je voudrais attacher des ailes à mes épaules pour m’élever très haut (...) m’envoler vers un endroit où il n’y aurait pas de ghetto ».

L’Etat d’Israël appartient aussi à tous les hommes. Parce que les valeurs qui le fondent sont des valeurs universelles. Ces valeurs sont des valeurs de justice et de droit.

L’Etat d’Israël est une réponse à l’injustice que le peuple juif a subie si longtemps. Et cette injustice, je le dis ici de cette tribune, est un défi, un défi lancé à la conscience universelle.

Il n’y a aucun autre Etat dans le monde qui se soit construit sur autant de douleurs et sur autant d’espérance. Il n’y a aucun autre Etat dans le monde dont l’existence même fut dès le départ à ce point liée à l’affirmation d’un idéal de justice et d’une volonté de vivre en paix.

Il n’y a aucun autre Etat dans le monde que le vôtre qui, lors de sa naissance, suscita autant d’espoir de la part de tous ceux qui n’avaient jamais cessé d’opposer les forces de l’esprit à la barbarie.

On ne peut pas penser à Israël sans penser à l’histoire du peuple juif. On ne peut pas penser à Israël sans se souvenir des pogroms, des wagons plombés, des chambres à gaz. On ne peut pas penser à Israël sans penser au Capitaine Dreyfus devant ses juges, aux femmes qui mourraient du typhus dans les camps de la mort, à tous les enfants martyrs de Yad Vashem.

Mais l’histoire du peuple juif n’est pas seulement celle de ses malheurs. Le peuple juif ne s’est pas contenté de subir. Le peuple juif a constamment opposé à tous ceux qui voulaient l’anéantir, la force de son caractère, la puissance de sa pensée, la profondeur de sa culture et la vitalité de sa foi.

Le peuple juif n’a pas laissé au monde que le souvenir de sa souffrance. Le peuple juif lui a donné aussi un trésor. Un trésor de savoir et un trésor d’humanité. Où en serait la sagesse du monde sans les prophètes d’Israël ?

Où en seraient la philosophie, la physique, la littérature, l’économie, sans les penseurs, les savants, les artistes, les entrepreneurs juifs du monde entier qui ont oeuvré à toutes les époques au sein de toutes les nations, de toutes les cultures, de toutes les civilisations ? Où en serait le monde sans Spinoza, sans Freud, sans Einstein ?

Israël est un pays où chacun vient greffer sur le tronc commun sa propre langue, sa propre culture, sa propre sensibilité, sa propre histoire, où chacun vient donner le meilleur de lui-même pour le bien de tous. En 60 ans, ce que vous avez accompli est prodigieux. C’est dans la diversité, la vitalité, l’ouverture de la pensée, la force de création propre au judaïsme, que se trouve le secret de votre réussite.

Le judaïsme c’est l’esprit prophétique qui ouvre l’avenir, qui appelle le progrès, qui réclame la justice.

Le judaïsme c’est une manière de penser forgée dans un rapport singulier aux textes bibliques, par des siècles de commentaires, d’interprétation, de dialogue ouvrant l’intelligence à tous les possibles, l’amenant à comprendre qu’il n’y a pas de vérités définitives ni de sens absolu.

Alors, au milieu des difficultés de tous ordres, les fondateurs de l’Etat d’Israël se sont battus avec toute la force de leur coeur et de leurs bras pour qu’il survive.

Le peuple français s’est rangé, dès votre naissance, à vos côtés. Je suis venu vous dire que le peuple français sera toujours aux côtés de l’Etat d’Israël quand son existence sera menacée. Car on ne peut pas accepter la menace sur l’existence de l’Etat d’Israël.

Après ce que l’Europe a connu, après le massacre des Juifs, on ne peut pas accepter que quiconque dans le monde dise qu’il veut rayer de la carte l’Etat d’Israël. Aujourd’hui, cette menace a pris la forme du terrorisme. Aucun peuple ne peut vivre sous la menace du terrorisme. Le terrorisme ne s’explique pas. Le terrorisme ne se justifie pas. Le terrorisme se combat !

La France est pleinement engagée dans la lutte contre le terrorisme et, Madame la Présidente, quand vous m’appelez à dire que le terrorisme pourrait frapper la France, il a frappé la France. Oui, la France est l’amie d’Israël et la France sera toujours aux côtés d’Israël lorsque sa sécurité et son existence seront menacées. J’ai toujours pensé cela, je l’ai toujours ressenti au plus profond de mon coeur et je ne transigerai jamais avec cela. Et ceux qui appellent de manière scandaleuse, à la destruction d’Israël trouveront toujours la France face à eux pour leur barrer la route.

Pour que les choses soient claires et qu’il n’y ait pas d’ambiguïté, je veux dire que le programme nucléaire militaire de l’Iran appelle une réaction d’une extrême fermeté de toute la communauté internationale. Israël doit savoir qu’Israël n’est pas seul ! La France est déterminée à poursuivre avec ses partenaires une politique alliant des sanctions de plus en plus dures jusqu’à l’ouverture, si Téhéran faisait le choix de respecter ses obligations internationales. Mais je veux le dire avec force : un Iran doté de l’arme nucléaire est inacceptable pour mon pays !

Mesdames et Messieurs,

On doit la vérité à ses amis, sinon on n’est pas un ami. La vérité c’est que la sécurité d’Israël sur laquelle la France ne transigera jamais, ne sera véritablement assurée que lorsqu’à ses côtés, on verra un Etat palestinien indépendant, moderne, démocratique et viable. Voyez-vous, Mesdames et Messieurs, je serais un piètre ami d’Israël si je pensais que dans cette démocratie israélienne, on n’était pas capable de dire ce que l’on ressent profondément au fond de son coeur.

Et donc, la France amie d’Israël, intransigeant sur sa sécurité, la France se veut l’amie du peuple palestinien, aussi. La France veut dire au peuple palestinien la vérité. Et la vérité c’est que nul ne peut espérer rétablir les droits du peuple palestinien en niant ceux du peuple israélien et en appelant à la destruction d’Israël. La vérité, c’est qu’il faut que ce conflit sans fin s’arrête. La vérité, c’est qu’il faut que cette violence cesse. La vérité, c’est qu’il faut que cette haine qui dresse les peuples les uns contre les autres s’éteigne.

Il le faut, parce que les seuls gagnants de la violence et de la haine sont le fanatisme, le fondamentalisme, le racisme et l’antisémitisme. Il faut que la paix arrive parce que vous avez trop souffert. Il le faut que la paix arrive parce qu’il y a eu trop de morts et trop de douleurs. Parce que Juifs et Musulmans, Israéliens et Palestiniens, au fond, vous partagez la même souffrance et la même douleur pour vos enfants.

Nous savons tous qu’il ne peut y avoir d’issue que dans la compréhension et dans le respect de l’autre.

Nous savons tous que l’avenir, votre avenir et celui de vos voisins, ne pourra se construire que sur le pardon et pas sur la vengeance.

Nous savons tous que la reconnaissance mutuelle des droits de chacun est la condition de la paix. Je suis le représentant d’un pays qui a dû pardonner à ses voisins. Je suis le représentant d’un pays qui a dû se réconcilier avec ses voisins. Chez moi, mon grand-père qui m’a élevé, qui était juif, n’appelait jamais les Allemands des Allemands, et pourtant, quand le Général de Gaulle et le Chancelier Adenauer ont dit aux Français et aux Allemands : il faut se réconcilier, maintenant, tout de suite, les Français l’ont fait. Alors, comme tous les peuples, le peuple israélien a le droit de vivre en sécurité dans des frontières reconnues et garanties.

Comme tous les peuples, le peuple palestinien a le droit d’avoir un Etat et d’y exercer sa souveraineté. Comme tous les peuples, le peuple israélien et le peuple palestinien vivront en paix le jour où chacun aura le sentiment que justice lui est rendue et où leurs rapports seront fondés sur le droit et non plus sur la force.

Alors, bien sûr, c’est plus facile à dire pour moi, qui n’ai pas peur quand je m’endors dans mon appartement le soir. Bien sûr, c’est plus facile à dire pour moi qui n’ai pas peur quand je me promène mais en même temps, ces grands efforts que vous avez faits pour construire un Etat démocratique et puissant, faites-les, faites les mêmes pour construire la paix dont vos enfant seront les bénéficiaires.

Alors, c’est vrai, il ne peut y avoir de paix sous la menace du terrorisme. Il ne peut y avoir de reconnaissance mutuelle quand des roquettes tombent tous les jours sur des victimes innocentes. Mais il faut avoir le courage de le dire, je le dis, sans vouloir offenser personne, je le dis tout simplement : il ne peut y avoir de paix sans l’arrêt total et immédiat de la colonisation. Une proposition existe, soutenue par de nombreux membres de votre Knesset, pour l’adoption d’une loi qui inciterait au départ les colons de Cisjordanie, moyennant compensation et relogement en Israël. Je vous dis une chose : créez les conditions du mouvement !

Il ne peut y avoir de paix si les palestiniens ne combattent pas eux-mêmes le terrorisme. C’est aux Palestiniens de le faire, chacun a sa part de travail à faire. Mais pas de paix non plus, permettez de le dire, si les Palestiniens sont empêchés de circuler ou de vivre sur leur territoire.

Il ne peut y avoir de paix sans que soit résolu le problème des réfugiés palestiniens dans le respect de l’identité et de la vocation d’Israël.

Il ne peut y avoir de paix, même si je sais combien le sujet est douloureux, sans la reconnaissance de Jérusalem comme capitale de deux Etats et la garantie de la liberté d’accès aux Lieux Saints pour toutes les religions.

Il ne peut y avoir de paix sans une frontière négociée sur la base de la ligne de 1967 et des échanges de territoires qui permettront de construire deux Etats viables.

Mes chers amis, je veux vous dire une chose. Je n’ai à aucun titre à donner des leçons et je ne veux pas en donner. Quand cela ira mal pour l’Etat d’Israël, vous verrez qui seront vos amis et je ne suis pas du genre à trembler quand cela va mal mais je veux vous dire, puisque vous m’avez fait l’honneur de me permettre de m’adresser devant vous, que je suis venu parler avec le coeur et non pas simplement avec la malice politicienne.

Je suis venu parler non pas pour les quelques jours qui viennent, je suis venu parler pour l’avenir et l’avenir est que vous êtes condamnés à vivre côte- à- cote. L’avenir c’est qu’on ne change pas d’adresse comme cela. L’avenir, c’est qu’il faudra faire la paix un jour. Le plus tôt vous ferez la paix, le mieux cela sera pour vous et pour le monde.

Alors, mes chers amis, beaucoup de ces efforts seront difficiles et douloureux, et je remercie d’ailleurs chacun des membres de la Knesset d’avoir eu le courage d’écouter ce que j’avais à dire, quand cela leur plaisait et quand cela leur plaisait moins. Ce sera difficile et douloureux mais bien moins douloureux que tout que le sang versé dans un affrontement sans fin. La paix est douloureuse mais parlons de la guerre.

Combien de vos familles en ont payé le tribut ?

En me promenant tout à l’heure, je voyais la jeunesse de vos soldats, belle jeunesse, mais je me disais aussi : est-ce qu’un jour il ne leur serait pas plus utile d’entrer toute de suite dans la vie active qu’à devoir défendre l’identité et la survie de leur Etat ? Et cela, personne d’autre ne le donnera que si, vous les Israéliens et vous les Palestiniens, vous vous comprenez.

Depuis 60 ans, des hommes et des femmes de bonne volonté comme votre Président, ont essayé de trouver le chemin de la paix et certains, comme Itzhak Rabin, l’ont payé de leur vie. Mais chacune de leurs initiatives, chacun de leurs gestes a permis de progresser. La paix est faite avec l’Egypte, avec la Jordanie.

Israël s’est retirée du Sinaï, du Liban et de Gaza. Il n’y a pas de geste inutile en faveur de la paix et peut-être sommes-nous plus près du but puisque, désormais, tout le monde se parle.

Et puisque la violence semble être suspendue, depuis quelques jours, à Gaza, je veux exprimer l’espoir de la libération du soldat Gilad Shalit, retenu en otage depuis près de deux ans, comme de tous les prisonniers.

Annapolis a relancé une dynamique de paix, une année de négociations qui peuvent être décisives. Ne laissons pas échapper cet espoir de paix ! Je mesure toutes les difficultés qui doivent encore être surmontées. Mais je vous le dis : la paix est possible ! Elle est possible maintenant ! C’est ce que veulent, dans leur immense majorité, Israéliens et Palestiniens. Ne laissons pas vaciller, une fois de plus, la flamme de l’espoir !

La France que tant de souvenirs lient à cette région du monde, la France qui aime et qui respecte tous les peuples du Moyen-Orient, la France veut apporter sa contribution à la paix. Elle est prête à organiser sur son sol tous les pourparlers qui pourraient y conduire, qu’il s’agisse de la négociation israélo-palestinienne, du dialogue syro israélien ou des discussions qui devront reprendre, un jour prochain je l’espère, entre Israël et le Liban.

Sur ces trois volets du processus de paix, la France est prête à apporter sa garantie, prête à mobiliser sa diplomatie, ses ressources, ses soldats, comme elle le fait déjà, avec d’autres partenaires européens, au Sud Liban. C’est dans cet esprit qu’elle exercera à partir du 1er juillet la Présidence de l’Union européenne, qu’elle travaillera au rehaussement des relations entre l’Union et Israël et participera au Quartet.

Vous pouvez faire confiance à la France. Je sais bien qu’en Israël on écoute les conseils que de ceux dont on a vraiment l’amitié et la confiance. Et je sais bien que, par le passé, vous vous êtes parfois demandé si l’on pouvait faire confiance à la France. Je vous demande de nous faire confiance, parce que nous voulons vous aider.

Encore une fois, je ne suis pas venu ici pour donner des leçons. C’est aux dirigeants du peuple d’Israël et aux Palestiniens qu’il appartient de faire la paix. Mais vous, les partenaires de la paix, vous devez savoir que vous pouvez compter sur l’Europe pour vous aider à aller vers un accord final : sécurité pour les deux Etats, compensation et relogement des réfugiés, appuis à la construction d’un Etat de droit en Palestine, soutien économique et financier général à la paix. C’est dans cet esprit que la France fera tout ce qui est en son pouvoir pour faire aboutir le projet d’Union pour la Méditerranée qu’elle a proposé à tous les peuples de l’Europe et de la Méditerranée. Et, à ma connaissance, Israël est un peuple méditerranéen.

C’est dans cet esprit, aussi, que la France fera tout ce qui est dans son pouvoir pour faire aboutir le projet d’Union pour la Méditerranée qu’elle a proposé à tous les peuples de l’Europe et de la Méditerranée. L’enjeu est capital puisqu’il s’agit d’offrir un destin partagé à tous ces peuples.

Le 13 juillet prochain, le Sommet de Paris pour la Méditerranée donnera peut-être l’espoir que ce qui nous sépare finira par devenir un jour moins fort que ce qui nous rassemble. . Il exprimera la volonté commune de tisser entre tous les peuples des liens de solidarité de plus en plus étroits, témoignant ainsi que le vieux rêve de l’unité du monde méditerranéen n’est pas mort mais qu’au contraire il est assez vivant pour pouvoir encore soulever le monde.

Israël, comme l’Autorité palestinienne, comme le Liban, comme la Syrie y trouveront leur place aux côtés de l’Egypte, de la Jordanie et de tous les pays du Maghreb arabe. Alors, mes chers amis, peut-être, pourrons nous espérer qu’un jour les enfants de la Méditerranée cesseront de se haïr, car il n’y a que de la haine, il faut que cela cesse, et de vouloir dès la naissance venger les malheurs de leurs pères, on ne doit pas apprendre cela à ses enfants.

C’est dans cet esprit aussi que la France soutiendra tous les projets de développement économique régional chers au Président Shimon Péres. Oui, nous avons besoin de la « Vallée de la Paix » ! Quel plus beau symbole de paix que ce partage de l’eau, source de toute vie, entre les trois peuples d’Israël, de Palestine et de Jordanie ?

Au Moyen-Orient se mélangent et s’affrontent depuis des millénaires des peuples qui ont donné à l’humanité tout entière ce qu’il y a de plus élevé dans la pensée, de plus beau dans la religion, de plus important dans le savoir. Mais, au Moyen-Orient, tous les peuples, tous, dans leurs prières, parlent d’amour, de justice et de paix. Au Moyen-Orient, tous les peuples aiment la vie. Tous sont les enfants d’Abraham. Tous ont la Bible en partage. Et avec cela, on va continuer à avoir une guerre millénaire ?

Ayant bu à la même source, car vous avez bu à la même source, ayant partagé si souvent la même histoire, les peuples du Moyen-Orient ont tout pour se comprendre et s’entendre. Et cette terre pour laquelle ils se battent avec tant de désespoir, cette terre qui les a vus naître, cette terre où reposent vos morts, cette terre dans laquelle s’inscrit le souvenir de vos souffrances et de vos joies, pardon de vous le dire, où vous vous ressemblez tant, cette terre dont on pressent, en regardant ce qui a été accompli ici, en Israël, ce qu’elle pourrait donner à force d’intelligence, de travail et de courage, cette terre, la vôtre, pourrait devenir un paradis pour tous et grâce à laquelle la misère pourrait être vaincue si elle n’était si souvent ruinée par la guerre, cette terre, la vôtre, qui pourrait être si féconde si tous la travaillaient ensemble au lieu de verser sur elle le sang des innocents, cette terre, elle est si belle qu’elle devrait unir les peuples au lieu de les opposer. En allant au fond d’eux-mêmes, en s’interrogeant sur leur histoire, leurs croyances, leurs valeurs, en regardant ce monument qui va être construit à Jérusalem par deux artistes français, ce livre de la paix pour les peuples du Livre, dans la ville du Livre, un jour prochain, j’en suis sûr, les femmes et les hommes de cette terre magnifique trouveront davantage de raisons de se parler pour faire la paix que de se haïr pour continuer à s’affronter.

Juifs, chrétiens ou musulmans, ils se rappelleront la parole du Prophète Isaïe : « Je ferai de Jérusalem mon allégresse. Et de mon peuple ma joie. On n’y entendra plus le bruit des pleurs et le bruit des cris. Ils bâtiront des maisons et les habiteront. Ils planteront des vignes et en mangeront les fruits. Ils ne travailleront plus en vain et ils n’auront plus des enfants pour les voir périr. »

Je veux vous le dire du fond du coeur et c’est un ami cher et indéfectible d’Israël qui vous le dit, quand on est fort, on doit tendre la main, quand on a fait le chemin que vous avez fait depuis 60 ans, triompher de toutes les guerres, alors, on doit être les triomphateurs de la paix, on doit la vouloir plus que tous les autres. On doit montrer le chemin, et qu’il me soit permis de vous dire, du fond du coeur, que la France ne vous abandonnera pas sur ce chemin, qu’elle sera votre amie, que la France vous admire, que la France vous respecte.

Vive la France, Vive Israël. Vive la paix pour Israël et pour la Palestine qui est une nécessité pour la paix du monde. Je vous remercie.

Texte de six pages distribué aux journalistes à la Knesset