Télé publique: France Sarkovision
Le chef de l'État veut pouvoir nommer lui-même le président de France Télévisions et annonce la fin de la publicité après 20 heures dès janvier 2009.
Voici ce qu'on pouvait lire hier à la une du journal Libération.
Alors à l'image de cette nouvelle trouvaille, les titres et les articles des journaux français ou non, n'ont pas manqué d'originalité, ainsi on pouvait lire en deuxième page du même journal:
Nicolas Sarkozy, la main sur la télécommande
L’essentiel : Nicolas Sarkozy a rendu ses arbitrages sur France Télévisions : il nommera lui-même le président de la télé publique et la pub s’arrêtera le 1er janvier 2009.
La rumeur a fait hier matin le tour du petit monde des médias à la vitesse d’un Sarkozy au galop. Lors de la remise du rapport de la commission Copé à l’Elysée, le président de la République allait annoncer qu’il démettait le président de France Télévisions Patrick de Carolis de ses fonctions. Allons, allons, on est en démocratie tout de même et le temps de l’ORTF où le pouvoir avait une ligne téléphonique directe avec la télé publique est révolu… Et de fait, Nicolas Sarkozy n’a pas confirmé la rumeur. Il a fait mieux : il a annoncé que, désormais, le président de la télé publique serait «nommé par l’exécutif» . C’est-à-dire par bibi, Nicolas Sarkozy. Ce même Sarkozy qui, recevant en février l’intersyndicale de France Télévisions, avouait benoîtement que son rêve aurait été d’être directeur des programmes, réalise son fantasme. Vrai pote. Un ex-directeur de campagne à la direction de TF1 (Laurent Solly), Alain Genestar patron de Paris Match viré pour une une déplaisante, un ami, Jean-Claude Dassier, à la direction de l’info de la Une, laquelle est détenue par un vrai pote, Martin Bouygues, tout comme l’est Bernard Arnault ( Les Echos), Vincent Bolloré (Direct 8 et des gratuits), Arnaud Lagardère ( le JDD, Paris Match, etc.) et de très gros soupçons d’intervention dans la nomination de Laurence Ferrari à la place de PPDA… Toujours fourré la main dans les affaires des médias, Sarkozy est allé encore plus loin hier : «Les choses doivent être claires, a-t-il martelé, il y a un actionnaire, cet actionnaire nomme le président.» Ça, pour être clair… Même si l’actuel système de nomination par le CSA reflète les majorités présidentielles, là, c’est du jamais vu. La bronca ne s’est pas fait attendre : le «patron [de France Télévisions, ndlr] va être nommé par le pouvoir, et ses financements dépendront chaque année du bon vouloir des gouvernants» , a dénoncé le président du Modem François Bayrou. Le député PS Christian Paul a fustigé un «nouveau modèle français, que Poutine et Berlusconi vont pouvoir bientôt envier» . Seul garde-fou: le CSA pourra donner son avis et une majorité de députés, si elle est qualifiée, pourra s’y opposer. C’està-dire que trois quarts des députés devront être contre le candidat de Sarkozy pour qu’il ne soit pas nommé. Autant dire impossible. Depuis sa décision du 8 janvier de supprimer la publicité sur France Télévisions, Nicolas Sarkozy n’en fait de toute façon qu’à sa guise. Il l’a encore démontré hier en balayant une bonne partie des préconisations de la commission Copé. Il n’en retient que ce qu’il avait lui-même proposé en janvier : une taxe de 0,9 % sur le chiffre d’affaires des télécoms et des fournisseurs d’accès à Internet et une autre sur la pub des chaînes privées. De même, l’indexation de la redevance que Jean-François Copé s’enorgueillissait d’avoir obtenu de haute lutte : elle n’a même pas été évoquée par Sarkozy hier. Aux syndicats de France Télévisions qu’il recevait un peu plus tôt, il a dit en substance : «D’abord on fait la réforme, ensuite, on en discute.» De même, l’idée de la commission de ne supprimer la pub qu’à partir du 1er septembre 2009 après 20 heures a été retoquée par Sarkozy : «Pardon, hein, Jean-François, j’veux pas critiquer, mais le téléspectateur est en droit d’exiger un changement tout de suite.» Va donc pour le 1er janvier prochain, Sarkozy a parlé. La suppression totale de la pub est maintenue pour fin 2011. Porte dérobée. Cette accélération et ces volte-face de Sarkozy ont mis un sale coup au moral des salariés de France Télévisions. L’intersyndicale se déclare ainsi «encore plus en colère» après le discours de Sarkozy : «Toutes les mesures préconisées, tous les chiffres avancés sont remis en cause par Sarkozy. On ne sait plus où on va» , se désole Jean-François Téaldi. Après son entrevue avec Sarkozy, l’intersyndicale a été priée de quitter l’Elysée par une porte dérobée avec interdiction de passer par la rue du Faubourg Saint-Honoré où s’amassaient les journalistes. Drôle de méthode. A 16 heures, au moment de la remise du rapport, des banderoles étaient déployées partout en France sur les sites de la télé publique: «Hold-up sur l’audiovisuel public». Les premières victimes du «braco» devraient être les salariés de la régie publicitaire puisque, dès le 1er janvier, une grande partie d’entre eux va se retrouver au chômage technique.
RAPHAËL GARRIGOS et ISABELLE ROBERTS
Dans les Echos d'aujourd'hui on peut lire:
Levée de boucliers contre la nomination du PDGde France Télévisionspar l’Etat
L’opposition, la presse et lesmilieux culturels critiquent la volonté de l’Elysée de retirer au Conseil supérieur de l’audiovisuel la nomination du PDGde la télévision publique. Les inquiétudes sur le financement n’ont pas non plus été apaisées.Tollé général après la décision de Nicolas Sarkozy de faire nommer le PDG de FranceTélévisionsparlegouvernement en lieu et place du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). La quasi-totalité des médias et des partis politiques − hormis l’UMP (lire ci-dessous) − fustigeait hier les desseins du président pour les chaînes publiques. Au sein même du gouvernement, une voix s’est élevée contre le projet présidentiel, celleduministred’ouverture, JeanPierre Jouyet : « Ilyaunparfumde Ve République du début qu’il faudraitpeut-êtremieux éviter. Jepréférerais qu’il soit désigné par le Parlement » , adéclarélesecrétaired’Etat chargé des Affaires européennes sur Canal+. « Il est normal que le président soit désigné par un actionnaire, mais aussi qu’il y ait un contrôle par le Parlement », avait-il rappelé.
Depuis ledébutdes années1980, le PDGde FranceTélévisions était en effet nommé, après auditions, par le gendarme de l’audiovisuel. Un gage supposé d’indépendance vis-à-visdupouvoirpolitique. Or ce dernier voit désormais son pouvoir réduit à un simple droit de veto. Hier, le CSA se refusait à tout commentaire. Pourtant, mi-juin, son président, MichelBoyon, avait défendu les prérogatives du régulateur, affirmant que le CSA « paraît compétent pour apprécier l’aptitude du candidat à présider et diriger ce groupe ».
Volonté politiqueMais la volonté politique de changer les règles l’a emporté. Hier, le Premier ministre, François Fillon, a qualifié le processus actuel d’ « hypocrite » . Il n’ « a jamais été indépendant et autonome a-t-il martelé. En revanche, avec le dispositif proposé par Nicolas Sarkozy, ce sera « plus clair et mieux contrôlé, puisqu’ily auraundouble contrôle, celui du CSA et celui du Parlement ». Ce dernier ayant lui aussi la possibilité de s’opposer à condition qu’une « majorité qualifiée » soit réunie, en d’autres termes que trois cinquièmes des parlementaires votent contre. Mais certains juristes s’interrogent sur la constitutionnalité de la mesure. Le Conseil constitutionnel impose au législateur une limite stricte : la loinouvelle doit offrir au citoyen au moins autant de garanties que les dispositions abrogées. Les sages devront donc encore vérifier que le dispositif de Nicolas Sarkozy respecte autant cette libertéquelanomination par le seul CSA.
PourlaministredelaCommunication, Christine Albanel, « il y a suffisamment de verrous et de contrôles pour qu’on ne puisse pas parler de prise de contrôle du pouvoir » . Mais tout n’est pas réglé. Une certaine confusion entoure ainsi le sort réservé auPDGactuel de France Télévisions, Patrick de Carolis. Pour la ministre, ce dernier pourra finir tranquillement son mandat jusqu’en 2010 et ne devrait pas être concerné par le nouveau dispositif, qui en revanche s’appliquera « aux nominations suivantes ». Le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, a en revanche donné une versionopposée au « Monde ». Selon lui, un nouveau PDG sera nommé après l’adoption de la loi.
L’autre faisceau de critiques porte sur le financement futur de France Télévisions. Le manque à gagner provoqué par l’arrêt de la publicité à compter du 1er janvier 2009 se chiffre à 450millions d’euros. Sur le papier, la taxe de 0,9% sur le chiffre d’affaires des opérateurs télécoms (quidevrait rapporter378millionsd’euros) etcellesur les recettes des chaînes privées (80 millions d’euros) comblent le trou. Mais le principe même de cette taxation, combattue par les intéressés, pourrait être remis en question par Bruxelles. Et à France Télévisions on ne sait pas comment seront financés les programmes de qualité qui devront remplacer lapublicité. « Pour2009 et la suite, rienn’est assuré. Tous les chiffresavancés sontremis encause par Sarkozy. On ne sait plus où on va », a déploré l’intersyndicale du groupe public.
Les sociétés d’auteurs (SACD, SCAM, UGS etClub des auteurs) et la Société civile des auteurs-réalisateurs-producteurs (ARP) redoutent déjà un « sous-financement durabl e de France Télévisions ». Reste lapiste de l’indexation de la redevance sur l’inflation, qui devrait rapporter quelquesdizainesdemillions d’euros supplémentaires. Nicolas Sarkozy « est toujours ouvert à cette hypothèse, mais uniquement pour financer le développement futur », déclarait hier l’Elysée à l’AFP.
Le Téléprésident: Sarkozy tightens his grip over French state TV
Opposition accuses of ‘Berlusconi-style’ tactics Plans spark warning of return to censorship ‘This is the methodical organisation of propagandist strategy to control the media’Nicolas Sarkozy’s plans to increase government control over state TV yesterday sparked an outcry from his political opponents who accused him of tightening a Berlusconi-style grip on the airwaves and dragging France back into its dark age of postwar censorship and propaganda.
The French president’s proposed “cultural revolution” for France’s five state TV channels prompted an uproar when he announced that in future, he and his cabinet would appoint the head of French state TV, instead of an independent body.
Sarkozy, known as the Téléprésident, prides himself on his numerous TV appearances, carefully studies his own ratings and has privately confided that he would have liked to have been a TV executive. So it was no surprise that he took direct control of the project to overhaul French state TV. He argued that a government appointment of the head of France Televisions was more “democratic”. This has reopened the festering row over the president’s influence over the media and closeness to his press and TV baron friends who are willing to lean on, censor or even sack journalists who displease him.
Last month, a fresh row erupted after Sarkozy was accused of influencing the appointment of a newsreader, Laurence Ferrari, to the leading private channel TF1, run by one of the his closest friends. Her ousted predecessor was rumoured to have upset the president, who is conscious of his height, by asking if he ever felt “like a little boy in a big boy’s playground”.
The left-leaning daily Liberation yesterday ran a front page headline: “France Sarkovision”. Staff at state TV and radio unfurled banners saying “Television holdup” in protest against any future government appointment of their boss.
“This is the methodical organisation of a propagandist strategy to control the media. It’s low-grade Berlusconi,” said the socialist MP Arnaud Montebourg. “Unlike Silvio Berlusconi in Italy, Nicolas Sarkozy doesn’t have the means to buy the television stations he dreams of. Instead, he has decided to take control of them, with a striking mix of brutality and cynicism,” said an editorial in Le Monde.
The plans sparked warnings of a return to France’s postwar era and the presidency of Charles de Gaulle when government controlled, vetted and censored public media — notably in its heavily repressed coverage of the May 1968 riots which led to journalist demonstrations.
Within Sarkozy’s government, the Europe minister, Jean-Pierre Jouyet warned that the plans had a “whiff” of the de Gaulle era. The media academic Dominique Wolton said it had taken several decades for French TV to emerge from the grip of the state and “depoliticise itself” but it was now going “backwards”.
The culture minister, Christine Albanel, dismissed the criticisms as “absurd” saying there were enough parliamentary “safety checks in place” so it could not be called “a government takeover”.
Sarkozy announced he would scrap advertising from state TV by 2011, beginning with a ban on advertising after 8pm from January. He argued that scrapping advertising would free state TV to be more creative and public service-minded.
The socialist party accused him of handing gifts to his friends in private TV who would benefit from increased advertising.
Angelique Chrisafis Paris Arnaud Montebourg, Socialist MP
Un autre titre non moins signifiant est apparu aujourd'hui sur The irish Times:
Outrage over Sarkozy’s move on state TV job
PRESIDENT NICOLAS Sarkozy has provoked outrage by announcing that he will chose the president of France Télévisions, the public television conglomerate comprised of five stations and employing 11,000 people.
“Public television; France Sarkovision,” was the front page headline of Libération newspaper yesterday, after Mr Sarkozy’s shock announcement late on Wednesday.
“Unlike Silvio Berlusconi in Italy, Nicolas Sarkozy doesn’t have the means to buy the television stations he dreams of,” said Le Monde. “So he decided to take them over; with a striking blend of brutality and cynicism.”
Until now, the head of France Télévisions was named by the High Audiovisual Council (CSA). Though its members are chosen by the president, the council provided a semblance of distance between the chief of state and government-financed television.
Mr Sarkozy justified the move in the jargon of free-market economics: “Things must be clear. There is one shareholder [the state]; this shareholder names the president [of France Télévisions].” L’état c’est moi. Mr Sarkozy behaved “as if public money were his own”, Le Monde noted.
Culture minister Christine Albanel sounded embarrassed when she attempted to defend the measure on French radio and television. Ms Albanel called the president’s self-appointed right to choose the head of public radio and television “democratic”. She said the CSA’s rubber stamp approval, along with the National Assembly’s ability to block an appointee with a vote by threequarters of deputies, guaranteed there could be no abuse of power.
Several commentators said the decision takes France back to the 1960s ORTF, when Charles de Gaulle maintained a direct phone line to the heads of radio and television stations.
The socialist deputy Christian Paul spoke of “a new French model, which Putin and Berlusconi will soon envy”.
On January 8th Mr Sarkozy announced that he would do away with advertising on public television. Faced with widespread accusations that the move was intended to create massive profits for Martin Bouygues, the owner of TF1, France’s leading private station (whom Mr Sarkozy calls “my brother”), the president created the Copé commission, which reported back to him on Wednesday.
Not only will he choose the head of France Télévisions, Mr Sarkozy will also starve public television of funding.
From January 1st,
advertising will be banned from 8pm until 6am, depriving public television of hundreds of millions of euro in revenue. The ban will become total in 2011.
To make up for advertising, which accounts for one third of public television funding, Mr Sarkozy will impose a 3 per cent tax on the huge advertising profits of private channels, and will impose a 0.9 per cent tax on mobile phone and internet operators.
There is widespread speculation that these new taxes will be opposed by the European Commission. And Mr Sarkozy has made no provision for programming to fill the former advertising time, which France Télévisions estimates will cost €400 million.
To an outside observer, Mr Sarkozy appears determined to destroy public television in France. According to L’Express magazine, he last week told Patrice Duhamel, the director general of France Télévisions, “I’m going to break everything, from ceiling to floor! Finished, the comfort and cushy sinecures! It is I who will run this reform, and nobody else.”
Through his friendship with Martin Bouygues, Mr Sarkozy already controls TF1. When he wants to speak on the evening news, the president reportedly calls Mr Bouygues.
Last year the deputy director of Mr Sarkozy’s presidential campaign was appointed deputy director of TF1. Earlier this month Patrick Poivre d’Arvor, France’s best-known news presenter, was replaced by Laurence Ferrari. Ms Ferrari successfully sued two publications that claimed she had an affair with Mr Sarkozy between his second and third marriages. He had reportedly told Mr Bouygues he wanted to see her on the evening news.
The undermining of France Télévisions will be a boon to TF1 and M6, the other leading private station, whose president, Nicolas de Tavernost, is also on familiar tu terms with Mr Sarkozy. L’Express revealed TF1 sent a “white paper” to the Élysée requesting a ban on advertising in public television and authorisation for a second advertising break during films.
Mr Sarkozy has granted both requests, as well as allowing private stations increase advertising from six to nine minutes an hour.
Le Figaro, which is owned by another friend of Mr Sarkozy, arms manufacturer Serge Dassault, more and more resembles the old Soviet newspaper Pravda. Le Figaro reported not one word of criticism of Mr Sarkozy’s decisions and buried the information that the president “clarified the mode of nomination of the president of France Télévisions” on the last page of its finance section.
LARA MARLOWE in Paris
The Wall Street Journal Europe, s'est intéressé à l'affaire publiant un article qui porte le titre significatif:
Sarkozy galls telecoms
Tax to offset ban of ads on public TV touches off a battle
PRESIDENT Nicolas Sarkozy’s proposal to ban advertising from state-owned television channels is touching off a battle with France’s biggest media and telecommunications companies.
Mr. Sarkozy wants to gradually phase out ads from France’s public TV stations, starting in January. To plug the resulting hole in the state media’s budgets, he would levy two new taxes on private broadcasters, such as TF1 SA, and telecom operators, such as France Télécom SA.
Private TV companies slammed the new tax, saying it would essentially force them to subsidize their state-backed competitors. Telecom companies complain that they are being unfairly singled out to shoulder the extra cost for ad-free public TV.
“We’ll fight this by every means possible,” said Maxime Lombardini, chief executive of Internet-service provider Iliad SA, which would have to pay the new tax.
The companies said they now plan to lobby French and European Union politicians against Mr. Sarkozy’s plan, which needs to be drafted into law and presented to Parliament.
In its current form, the proposal calls for a new 3% tax on the advertising revenue of private broadcasters with the aim of raising some OE80 million ($125 million) every year. Another tax of 0.9% will be charged on the revenue of telecom operators and Internet-service providers.
The government estimates public broadcaster France Télévisions will lose about OE450 million in revenue a year by getting rid of ads.
The ad ban represents an effort by the center-right president to burnish his cultural credentials by borrowing an idea that has long been championed by the left in France.
“We need to free public-service television from the tyranny of realtime audience measurement,” Mr. Sarkozy said in a speech at the Élysée Presidential Palace on Wednesday. “It leads state TV to treat viewers like consumers.”
France Télévisions, the main state-owned broadcaster, now gets two-thirds of its annual budget of OE2.78 billion from an annual fee of OE116, levied on all residents in France who own a television. The rest comes from advertising and sponsorship.
Yet the proposal to get rid of ads on public television comes at a time when the entire French media landscape is changing rapidly.
All broadcasters have struggled with deteriorating advertising revenue over the past year, as French people spend less time in front of the TV and embrace new technologies like Internet video.
While U.S. broadcasters have been struggling with these problems for several years, European television stations have been more protected because they have fewer competitors and are often subsidized by states. That now seems to be changing: TF1, the country’s biggest commercial-television station, has seen its share price cut nearly in half in the past year, reflecting investor anxiety over declining ad revenue.
When Mr. Sarkozy first floated his plan in January, he said he wanted France’s public-service broadcasters to focus on quality programs and leave the pursuit of ads to private channels. “Otherwise, what is the point of having public channels?” he said at the time. Under his proposal, ads on public TV would be reduced in January and eliminated completely by 2011.
Explaining his motives, Mr. Sarkozy recalled how, as a child, he enjoyed watching live theater productions that were broadcast on French public television. The president said his proposed ad ban will allow public-service channels to broadcast more culturally ambitious programs such as plays and concerts.
But Bertrand Meheut, the CEO of Canal +, Vivendi SA’s pay-television unit, said Mr. Sarkozy’s plan would set up a perverse incentive because France Télévisions would receive funds even if its viewership declined.
Executives also warn that the move would lead to higher costs for French consumers. Mr. Lombardini said Iliad would have to raise the price of its package of Internet, television and phone services, which now costs OE30 month. “We wouldn’t have a choice,” he said.
By Leila Abboud And David Gauthier-Villars Paris
Pierre Brian quant à lui, n'hésite pas sur les mots en titrant son article publié dans The National-Business:
Struggling Sarkozy has nothing to brag about
Nicolas Sarkozy had big hopes for France’s turn at the European Union presidency, in the second half of this year.
The French president thought he could cajole his partners into agreeing at least to one or two reforms that he would have called significant and brought back home as his world-class leader diploma. Last year, Mr Sarkozy thought he was off to a good start, when he managed to convince other countries to jump-start the stalled EU constitutional treaty – until Ireland killed that bird by voting the treaty down.
“Sarko” is learning the hard way that the surest way to lead is by example – and the problem is that the French economy will not be a beacon for anyone. There is nothing to brag about.
The government’s own statistics institute forecasts inflation at three per cent this year and growth at a paltry 1.6 per cent – which would put France in the eurozone’s lower tier. Even worse, the government will be trapped by Mr Sarkozy’s decision last year to do nothing about the public finances and budget deficit. According to the top audit body in France, the deficit will this year, once again, approach three per cent of GDP – the threshold which could trigger EU sanctions. This means that Mr Sarkozy will not be able to use fiscal policy to cushion the blow of a global economic slowdown.
There is some irony in seeing a president who campaigned on “rupture”, reform and change trapped in the same predicament as his predecessors. France shows that painful reforms of public spending and the state machine must be undertaken when the going is good.
It is too late when things get tough, but there is no strong incentive to act in rosier times when higher tax revenues give the illusion that deficit-shrinking can be painless. No wonder that the French presidential spin these days is all on foreign trips and his wife’s new album.
“You’re my dope,” she croons in one of the songs. That could be a sign of domestic bliss, but compatriots and the rest of Europe may struggle to feel exhilarated by the “Sarko” treatment.
Fernsehen à la Berlusconi
FRANKREICH. Das öffentlich-rechtliche TV soll ab 2012 auf Wunsch von Präsident Sarkozy
ohne Werbung auskommen. Gleichzeitig platziert er befreundete Journalisten im TV.Ein Medienstar und eine Institution: Das ist Patrick Poivre d’Arvor, Sprecher der Hauptnachrichten des französischen Fernsehens TF1. Aber nicht mehr lange. Der 60-jährige Bretone mit schütterem Haar muss nach 20 Jahren TVNachrichten seinen Platz für die 41-jährige Blondine Laurence Ferrari räumen. Sie ist eine renommierte Journalistin und soll mit Ausstrahlung und Know-how die TF1-Informationssendung stärken, die zuletzt massiv an Einschaltquoten verloren hat. Nichts also wäre normaler als ein personeller Wechsel – und Generationenwechsel. „PPDA“, wie der Zwangspensionierte in Frankreich heißt, spricht von einer „politischen Kündigung“.
Denn die Tatsache, dass in den Wochen und Tagen zuvor Staatspräsident Sarkozy Ferrari als seine Wunschkandidatin für den Posten bei TF1 bezeichnet hat, macht die Nomination suspekt. Zu oft hatte sich Sarkozy in der Vergangenheit, als Minister, als Präsidentschaftskandidat und seit seiner Wahl ins Elysee,´ in die internen Angelegenheiten der Redaktionen eingemischt, manchmal direkt per Telefon oder indirekt dank seiner persönlichen Beziehungen zu den privaten Medienbossen Martin Bouygues, Arnaud Lagardere,` Bernard Arnault, Vincent Bollore´ und Serge Dassault, die zu seinem persönlichen Freundeskreis gehören. Diese zögerten nie, ihm einen kleinen Gefallen zu tun.
In Buchform erzählt z. B. der frühere Chef des Magazins „Paris Match“, wie er von Lagardere` gefeuert wurde, weil er 2005 die Fotos von Sarkozys damaliger Gattin Cecilia´ an der Seite ihres Liebhabers (und heutigen Ehemanns) Richard Attias veröffentlichte.
Um Konflikte und Sanktionen zu vermeiden, die peinliche Proteste auslösen, zieht es Sarkozy vor, seine Leute zu platzieren. Sein Ex-Kampagnenleiter Laurent Solly wurde in die Generaldirektion von TF1 als Leiter der Satellitensender ernannt. Neuer Informationschef bei TF1 und dem Nachrichtenkanal LCI wurde dank wohlwollender Förderung ein Aktiv-Mitglied der Regierungspartei UMP, Jean-Claude Dassier.
Agentur soll PR-Meldung übernehmen
Sein Vorgänger Nicolas Beytout, ebenfalls erklärter Sarkozy-Anhänger, wurde Chef der von Bernard Arnault gekauften Wirtschaftszeitung „Les Echos“. Sarkozy teilte den Redaktionsmitgliedern den Namen ihres künftigen Redaktionsleiters vor allen anderen persönlich mit. Die Presseagentur Agence France Presse ersuchte er, die Regierungsmitteilung unredigiert zu übernehmen.
Weit einschneidendere Folgen aber hat sein Beschluss, dass die öffentlichen-rechtlichen Sender ab 2012 ohne Einnahmen aus der Werbung, aber auch ohne Erhöhung der Gebühren von 116 Euro finanziert werden müssen. Den privaten TV-Unternehmen bewilligt er hingegen eine zweite Werbeunterbrechung in Spielfilmen. Als Generaldirektorin der Holding der öffentlichen Sender sähe er gerne Christine Ockrent, Gattin von Sarkozys Außenminister Bernard Kouchner.
Die neue Art der Finanzierung lässt die Beschäftigten des Öffentlich-Rechtlichen befürchten, dass sie künftig nur noch in pädagogischen, kulturellen oder regionalen Nischen arbeiten werden. Zeitungen und Opposition kritisierten Sarkozys Plan am Donnerstag als Angriff auf die Unabhängigkeit der Medien. Einige verglichen ihn mit Italiens Premier und Medienmogul Silvio Berlusconi.
800 Millionen Euro kompensieren
Wie von Sarkozy angeregt, schlug eine parlamentarische Kommission unter Leitung von UMP-Fraktionschef Jean-Francois¸ Cope´ Mittwoch in einem Bericht vor, die Einnahmenausfälle von France-Tel´ evision´ durch eine zusätzliche Besteuerung der Werbeeinnahmen der Privatsender sowie der Mobiltelefon- und Internetanbieter teilweise zu kompensieren. Dazu wären pro Jahr geschätzte 800 Millionen Euro nötig.
Fest steht: Direkt oder indirekt müssen die Konsumenten mehr fürs TV bezahlen. „Die Karten sind gezinkt. Unter dem Vorwand einer Reform der öffentlichen Sender werden die privaten Unternehmen gestärkt“, kommentierte die sozialistische Abgeordnete Aurelie´ Filippetti, die die Cope-´ Kommission unter Protest verlassen hat.
En somme, une presse qui ne digère pas les réformes sarkovisionnaires, en ne mâchant bien sûr pas ses mots !
Ainsi, on l'a vu, les réactions de la presse n'ont pas du tout été tendres ni envers les idées de Sarkozy, ni à son égard d'ailleurs.
Comment va-t-il se rattrapper cette fois-ci le petit Nicolas?
La vitesse avec laquelle on saura la réponse, ne tardera sûrement pas à venir au galop, ce qui n'est d'ailleurs pas étonnant : le petit Sarko a encore plus d'un tour dans les talonnettes!